La saga du classement du Kauwberg
Acte 1 :
Annulation du classement du Kauwberg.
Il y a un an, en septembre
2001, quelques jours avant la foire de Saint-Job, nous étions
informés de l’état d’avancement de la procédure de
l’annulation du classement des 22 ha classés en 1994.
Un recours par les grands
propriétaires avait été introduit en 1994 et l’Auditeur du
Conseil d’Etat avait plaidé l’annulation du classement le 30 mars
2001 pour le motif principal que le classement réalisé en 1994 ne
concerne que 22 ha du Kauwberg alors que la procédure introduite
concernait les 53 ha. Lorsque le classement partiel a été décidé
à la suite de longues tractations politiques, les auteurs de
l’arrêté ont « oublié » de justifier dans leurs
attendus qu’ils ne classaient « que » 22 ha.
Du coup, les propriétaires des
zones classées peuvent se sentir lésés du fait que leur propriété
a été classée, tout comme les propriétaires des zones non
classées peuvent se sentir lésés du fait que leur propriété n’a
pas été classée… Difficile à comprendre pour le commun des
mortels, comme vous et moi. Mais évident pour les juristes…
A l’époque, nous n’avions
été avisés de ce recours que bien après son introduction, trop
tard pour pouvoir intervenir au Conseil d’Etat.
En septembre 2001, nous avions
anticipé la décision du Conseil d’Etat afin d’être prêts à
réagir dès que celle-ci serait connue. Nous avions agi « à
titre conservatoire » et avions ainsi relancé une pétition.
Celle-ci avait un objectif double : réclamer le
« re »classement du Kauwberg d’une part, et, d’autre
part, réclamer la mise en œuvre de sa gestion, ce dernier aspect ne
pouvant pas être résolu tant que le statut du Kauwberg n’est pas
définitivement arrêté par le PRAS (le recours au Conseil d’Etat,
dont question page de gauche, empêche sa mise en application).
Le 30 mai 2002,
nous apprenions que le classement partiel du Kauwberg avait été
effectivement annulé le 7 mars 2002.
C’est grâce au Front Commun,
réseau des associations de défense de la nature, que l’information
nous était parvenue.
Acte 2 :
SOS Kauwberg joue son rôle de lobby.
Dès le 30 mai 2002 nous avons
envoyé un courriel aux autorités uccloises ayant ou ayant eu en
charge des dossiers relatifs au Kauwberg. Personne au sein de la
Commune n’était encore informé de la décision d’annulation du
classement du Kauwberg. Nous tenions un scoop…
Dans notre courriel nous
demandions que le nouveau classement concerne tout le site du
Kauwberg, des deux côtés de l’avenue Dolez, ou comme note
l’IBGE, les Kauwberg I et II. Il nous semble en effet qu’il doit y
avoir concordance entre les plans du PRAS et l’étendue du
classement. Nous sommes par ailleurs intervenus dans ce sens lors de
l’enquête publique du PRD. Les auteurs de ce dernier plan, mal
informés sans doute, ne classant que le Kauwberg I en « espace vert
à gérer » sur la carte 4 « amélioration du cadre
de vie ».
Marc Cools, Echevin des travaux
et ancien Echevin de l’Urbanisme fut le plus prompt à répondre, et
dès le 5 juin, en tant que parlementaire régional il introduisait
une question orale au Ministre Draps compétent pour les questions de
classement. Cette question répondait à notre demande, en voici un
extrait : « Pouvez-vous m'informer, Monsieur le Ministre, si
le Gouvernement a décidé de mettre en route une nouvelle procédure
de classement ?
Cette procédure
concernera-t-elle, s'il échet, une partie du site comme ce fut le cas
dans l'arrêté annulé ou l'ensemble du site mis en espace vert au
PRAS ?
Je ne peux que vous
suggérer d'entamer une procédure sur l'ensemble du site. Cela me
semblerait beaucoup plus cohérent que la décision de classement de
1994 et permettrait de sauvegarder à long terme ce biotope
exceptionnel. ». (texte complet sur www.kauwberg.be)
Acte 3 :
Réponse du Ministre et conclusion provisoire.
Le 19 juin 2002 le Ministre
Draps répondait à cette question et annonçait son intention de
« re »classer le Kauwberg.
Extrait de sa réponse donnée
en Commission de l' Aménagement du 19/06/2002 :
« J'ai ... demandé le
19 mars dernier au service des Monuments et des Sites d'établir un
nouvel arrêté de classement dont l'étendue ne serait pas prise de
manière arbitraire mais bien suite à une nouvelle étude
scientifique reprenant l'ensemble du site.
Cette étude a été confiée
au Professeur Martin Tanghe de l'ULB, membre de la Commission royale
des Monuments et des Sites, qui étudie le Kauwberg depuis près de 20
ans. Il a pu ainsi déterminer tant les caractéristiques actuelles du
site que son évolution dans le temps.
Fin mai, cette étude a été
remise au service des Monuments et des Sites qui l'a intégrée dans
un projet d'arrêté de classement. La procédure initiant le
classement du site sera soumise au Conseil des Ministres avant les
vacances d'été.
En ce qui concerne l'étendue
envisagée, il ressort du dossier administratif que l'ensemble du
site, de part et d'autre de l'avenue Dolez, présente un intérêt
scientifique, esthétique et social largement suffisant pour justifier
une telle mesure de protection. La zone concernée comprend dans une
large mesure la zone verte du PRAS, même s'il n'y a aucune relation
directe entre l'intérêt scientifique et l'affectation du terrain
concerné. »
(texte complet sur www.kauwberg.be)
A la suite de cette réponse
nous invitions le Ministre à venir annoncer cette nouvelle de vive
voix, lors de notre fête du 23 juin, au moment de l’apéritif. Son
intervention orale (à lire aux pages suivantes) confirma ce qu’il
avait affirmé en Commission parlementaire.
Lors du Conseil communal
suivant, le 27 juin, en réponse à une question de Mme Françoise
Dupuis, intervenant en tant que Conseillère Communale au sujet de la
situation du Kauwberg, Chantal de Laveleye, Echevine de
l’environnement, fit l’historique du classement et des recours au
Conseil d’Etat et termina son intervention en abordant l’autre
problématique concernant le Kauwberg : l’urgence d’une gestion
adaptée : « … , tant que l'espace vert n'est pas classé,
il est à craindre que rien ne pourra être imposé aux propriétaires
en matière de gestion (rappelons ici que le propriétaire d'un bien
classé a l'obligation d'entretenir ce bien; et que, s'il ne le fait
pas, un pouvoir public peut se substituer à lui, à charge du
propriétaire). »
Le 18 juillet, lors de sa
dernière session avant les vacances, le Gouvernement de la Région de
Bruxelles-Capitale faisait l’annonce officielle de ce qu’il a
entamé la procédure de classement comme site du Kauwberg.
Willem Draps, concluait son
communiqué de presse par le texte suivant : « … En ce qui
concerne le site du Kauwberg, j’ai toujours eu la conviction que le
combat mené tant par les mandataires communaux que par le milieu
associatif ou les riverains était un combat légitime. Ces 20
ans d’opiniâtreté aboutissent aujourd’hui au verrouillage
complet de toute initiative visant à réduire à néant leurs
attentes. C’est avec fierté que je prends le relais pour accomplir
le dernier tronçon de cette course d’obstacles. … »