K Info 36
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kinfo 36 - septembre 2000 

Table des matières
(en minuscule les titres dont le contenu n'est pas repris sur ces pages)

Editorial: La mise en zone verte est-elle une fin en soi ?

La carrière de Saint-Job et les sablonnières uccloises
Pour approfondir le sujet : l’origine du relief et du sable de nos sols
(texte sur la page des dossiers thématiques)

Il a coexisté deux Fonds Kauwberg !

Courrier des lecteurs

Merci Alphonse

Échos et Agenda : voir actualités

 

Éditorial

La mise en zone verte du Kauwberg est-elle une fin en soi ?

Pour SOS Kauwberg c'est un pas décisif vers le jardin
pédagogique et la gestion écologique du site

Classer le Kauwberg a permis de le sauver des velléités urbanisatrices ;
le mettre en zone verte marque une volonté politique
de l'affecter à l'humain et non au béton.
L'ultime étape sera d'y réaliser le jardin pédagogique souhaité
par les défenseurs du site et de réaliser la gestion scientifique
des différents milieux tels que le plan de gestion
réalisé sous l'auspice de l'IBGE en 1994 l'a énoncé.

Mais pour ce faire il faudra que la situation foncière des lieux trouve
une solution politique afin que le Kauwberg soit cet espace libre,
facteur d'équilibre dont les générations futures ont grand besoin.

Ce 20 juillet le ministre Eric André présentait à la presse les grandes options retenues par le Gouvernement Bruxellois à l'issue de l'enquête publique réalisée dans le cadre du Plan Régional d'Affectation du Sol (PRAS).
Ce plan deviendra effectif lorsque les arrêtés auront été publiés au Moniteur.
Nous ne pouvons que nous féliciter de la décision de mettre le Kauwberg en zone verte ; ceci était attendu depuis plus de 15 années par les premiers défenseurs du Kauwberg.

Aujourd’hui, il est grand temps de penser à la gestion de cet espace semi-naturel de 53 hectares, qui, abandonné à lui-même, change de visage et perd peu à peu sa diversité.

Ce problème était déjà posé en 1986 par Martin Tanghe, professeur de Botanique à l'ULB, lorsqu’il a esquissé les principes de l'affectation et de la gestion du Kauwberg. Ses propositions, soutenues par SOS Kauwberg et tous les défenseurs de l'environnement, ont débouché sur un projet de "jardin pédagogique" où cohabiteraient des activités de loisirs et de détente, avec des activités pédagogiques d'initiation à la nature et à l'écologie, des activités culturelles, artistiques et historiques retraçant le passé paysager et industriel de la commune d'Uccle.

Cependant, la richesse en différents milieux et niches écologiques variées du site est fortement compromise par l'envahissement des zones herbeuses par des arbres et arbustes qui les transformeront en quelques années en une forêt : la diversité des biotopes du Kauwberg régresse au profit de la reforestation. Le Kauwberg risque de perdre sa richesse tant botanique que pédagogique ou culturelle si on n’intervient pas rapidement par la mise en place d’une gestion des différentes zones.

Gérer,
est-ce antagoniste avec une zone verte ?

Absolument pas dans le concept d'espace semi-naturel né de l'activité humaine. Absolument pas dans le concept d'espace semi-naturel né de l'activité humaine.

Un plan de gestion du Kauwberg (des deux côtés de l’avenue Dolez) a été élaboré par Jean-Marc Couvreur en partenariat IBGE - SOS Kauwberg en 1994 (nous vous en proposerons des extraits dans les prochains Kauwberg Info, il est déjà sur notre site internet).
Ce plan réalisé dans le cadre d’une convention entre SOS Kauwberg et l’administration bruxelloise n’a jamais connu qu’une ébauche de mise en œuvre, les propriétaires des parcelles du Kauwberg s’opposant à ce que l’on procède à la moindre gestion sur leurs biens.
En 1994 l’urgence de la gestion se faisait déjà sentir, 6 ans plus tard, a fortiori

Les seuls terrains susceptibles d’être gérés aujourd’hui sont ceux appartenant au Fonds Kauwberg. Mais comme vous le lirez en fin de ce Kinfo, les terrains ont étés transférés à la LAK qui ne procède à aucune action de gestion sur le site, même pas sur les terrains qu’elle s’est approprié.

Pour arriver à mettre en oeuvre cette nouvelle vie du Kauwberg il faut aussi permettre son accès à toute la population, tant sur ses deux sentiers communaux qu’en dehors, pour y découvrir et observer la vie, la nature dans des milieux variés.

Nous souhaitons que le Gouvernement Bruxellois trouve une solution juste et équitable à la situation foncière du Kauwberg de sorte que les relations avec les propriétaires actuels ou futurs permettent la mise en œuvre du premier espace vert plurifonctionnel en milieu urbain en Région de Bruxelles Capitale.

A.B.

vue des prairies du Kauwberg depuis le sentier Kauwberg vers l’avenue de la Chênaie vers 1983

 

Eté 2000, la prairie existe toujours derrières les arbres à gauche. Le reste de la pâture a été fauché jusqu’en 1990. Les ronces suivies des cerisiers tardifs ferment de plus en plus le paysage

D’étranges affaires autour des Fonds Kauwberg :

il a coexisté deux Fonds concurrents !

SOS Kauwberg ne peut se taire plus longtemps et se doit d’informer ses lecteurs des faits qui se sont déroulés il y a 3 et 4 ans et qui ont étés portés à notre connaissance il y a peu.

Historique du Fonds Kauwberg

Le " Fonds Kauwberg pour la conservation et la gestion d'espaces semi-naturels en milieu urbain asbl." fut créé le 29 août 1988 devant le notaire bruxellois VAN HALTEREN à l’initiative de François MOYSON, Arezki MOKRANE, Eliane VIELLE auxquels se joignirent Edgar KESTELOOT, Luc BEYER de Ryke, Martin TANGHE, Pierre RALET et André FLAUSCH. Le conseil d’administration de cette asbl était présidé par François MOYSON (Président fondateur de la Ligue des Amis du Kauwberg - LAK), le secrétariat était assuré par Eliane VIELLE (membre de la LAK) et la trésorerie avait été confiée à Maurice HERREMANS. Edgar KESTELOOT se vit attribuer la fonction de Président d’Honneur. Sa mission : devenir propriétaire de parcelles de terrain sur le Kauwberg à l’instar de ce qu’ont réalisé les anglo-saxons pour défendre des sites exceptionnels et promouvoir un environnement de qualité. Pour les initiateurs du Fonds Kauwberg, le fait de devenir propriétaire rendait cette association incontournable lors de discussions concernant l’avenir du site.

Cette mission se concrétisa lorsque le Fonds acquit un terrain avenue de la Chênaie, face au cimetière, en 1994. Un panneau signé Pierre MEGANCK signale l’endroit.

Rapports entre SOS Kauwberg et le Fonds Kauwberg

Dès la création du Fonds il fut proposé à SOS Kauwberg tout comme à la LAK d'y déléguer un ou plusieurs administrateurs. SOS Kauwberg déclina l'invitation à la suite d'un débat interne.

Pour les initiateurs du FONDS KAUWBERG, le site du KAUWBERG reposait entre les mains de grands propriétaires fonciers. Acquérir des parcelles de terrain devait contribuer au rachat de grands espaces, voire de sa totalité par des sponsors privés à défaut de son rachat par les pouvoirs publics.

La position adoptée par SOS Kauwberg était la suivante:

Ce Fonds est bien sympathique et l'initiative est de nature à faire connaître le Kauwberg et manifeste la volonté de protéger les lieux de la spéculation immobilière.

Ce qui est acceptable pour des réserves naturelles (un espace à préserver de la main de l'homme et à gérer pour y maintenir la biodiversité qui contribue à sa richesse) ne l'est plus pour un site semi naturel à fonction sociale et collective. Un jardin pédagogique est un bien commun à toute la population qui doit pouvoir en jouir. En conséquence la position de SOS Kauwberg a toujours été de réclamer, à terme, l'acquisition du Kauwberg par les pouvoirs publics. Imagine-t-on un parc public à statut privé, simplement prêté à la collectivité ? Le classement, la mise en zone verte sont des étapes qui mènent à cette acquisition par les pouvoirs publics.

Cette position n'empêcha pas certains administrateurs et des membres de SOS Kauwberg d’acquérir l'une des parts de 500 BEF pour le rachat du Kauwberg émises par le Fonds.

Pour les raisons que nous venons d’évoquer, SOS Kauwberg est resté neutre jusqu'aujourd'hui par rapport aux stratégies menées par le Fonds Kauwberg. Vis-à-vis de la LAK notre position publique était de même nature, même si parfois des discussions internes exprimaient de profondes différences d'approches et d’attitudes (vis à vis des propriétaires du Kauwberg, par exemple).

Pendant une dizaine d’années les différentes stratégies menées par la LAK, le Fonds Kauwberg et SOS Kauwberg, même si elles n'étaient pas concertées, avaient cependant un effet de synergie. SOS Kauwberg a veillé à respecter les autres associations travaillant à valoriser le Kauwberg. Le contraire aurait été absurde, la majorité de la population uccloise ne reconnaissant d'ailleurs que les "défenseurs du Kauwberg" sans prêter attention aux différentes chapelles. Nous n'avions vraiment aucune raison de déforcer la défense du Kauwberg qui nous tenait tous à cœur. C’est à ce titre que nous avons refusé d'engager toute discussion polémique avec nos partenaires tant de la LAK que du Fonds.

Aujourd'hui cependant nous ne pouvons taire ce qui s'est passé au Fonds Kauwberg.

Rappelons une fois de plus que nous n'avons nullement l'intention de nous engager dans le Fonds Kauwberg. Mais nous observons de l'extérieur ce qui se passe au sein de cette asbl. Et ce qui s'est passé semble très grave et correspondre à une lutte de pouvoir et de personnes aux dépens de la sauvegarde du Kauwberg. Résumer les faits prendrait plusieurs pages, nous nous limiterons donc aux grandes lignes, espérant que les faits resteront compréhensibles.

Selon les informations qui nous ont été communiquées et que nous avons pu vérifier auprès de témoins des faits.:

En janvier 1996, n’ayant pas été réélue au conseil d’administration du Fonds Kauwberg, Thérèse Dussart donne sa démission et quitte l’assemblée générale, suivie par d’autres personnes.

Quelques jours plus tard Thérèse Dussart et les membres démissionnaires organisent une assemblée générale à laquelle eux seuls participent. Cette assemblée se déclare “ Fonds Kauwberg ” et élit Thérèse Dussart au conseil d’administration ....

Il existe à ce moment là DEUX Fonds Kauwberg : d’une part, le Fonds d’origine dans lequel figurent toujours des membres fondateurs, et de l’autre, le Fonds “ bis ” qui sera par la suite présidé par Mme Dussart.

Comment le Fonds “ bis ” a-t-il pu agir vis-à-vis de l’extérieur comme s’il était LE Fonds Kauwberg légitime ? Utiliser le même numéro d’identification d’asbl auprès du “ Moniteur ” ? Susciter une réelle confusion auprès de la Commune d’Uccle, la région de Bruxelles capitale, le Ministère des Finances, l’administration publique et le milieu associatif qui ne découvrira cette double existence que bien plus tard ?
Comment, dans l’indifférence générale le Fonds “ bis ” fera-t-il main basse sur les biens du Fonds originel, et finalement se dissoudra et transférera les avoirs financiers, les terrains et les oeuvres d’art réalisées au profit du Fonds Kauwberg (Folon etc.) à la Ligue des Amis du Kauwberg présidée par Thérèse Dussart, alors que les statuts du Fonds prévoyaient qu’ils soient transférés aux RNOB ? Pourquoi  donc les terrains sont-ils passés du Fonds à la LAK ?

Si le Fonds Kauwberg “ bis ” a bien été dissous, l’autre, le Fonds d’origine existe toujours et ses membres portent plainte contre “ Mme Dussart et consorts ”. Ses membres affirment que l’action judiciaire n’a pas été poursuivie par manque de moyens du Fonds Kauwberg, mais aussi par absence de motivations de la part du parquet. Aujourd’hui subsiste donc un Fonds Kauwberg qui ne possède plus rien et la LAK qui dispose de moyens financiers et de biens fonciers sur le Kauwberg.

Entre-temps la LAK a acquis un autre terrain sur le Kauwberg. Est-ce au moyen de l’argent en provenance du Fonds ou de celui qu’elle a récolté au moyen des dons versés sur un compte bancaire au nom de la Ligue des Amis du Kauwberg, inséré dans son périodique, le “ Canard déchaîné ”, avec pour communication “ Fonds rachat Kauwberg ” ?

Depuis ces événements nous nous posons beaucoup de questions au sujet des objectifs de la LAK et ne pouvons qu’amèrement regretter la perte de confiance en une association sœur.

A nos membres qui ont acheté des parts du Fonds Kauwberg ou qui ont effectué un don à cette association et qui nous demandent que faire, nous ne pouvons que répondre: adressez-vous à la LAK (02/375.03.03) et, si c’est votre souhait, demandez que votre argent aille à l’association à laquelle vous aviez fait don. Pour contacter le “ Fonds Kauwberg ” originel et non dissous, adressez-vous à son président, Pierre Piérart (02.376.10.93) 

Que dire de tout cela, alors que l’actualité du PRAS devrait nous unir dans la joie au delà de nos différences.

Le mot de la fin reviendra à Pietje Desmet, prononcé lors d’un conseil d’administration:

« le Kauwberg reconnaîtra les siens ». 

M.D.B.