Éditorial : 20 ans -  une fête plus que réussie !

Durant de longs mois, voire quelques petites années, des textes ont été rédigés sur des thématiques diverses ; des photos ont été glanées un peu partout ; des témoignages « d’anciens » du quartier ont été récoltés.  Un travail de fourmi qui ne nous a pas laissés démunis lorsque le moment fut venu, pour notre vingtième anniversaire, de frapper les 3 coups au Centre Culturel d’Uccle ! Madame Evelyne Huytebroeck, Ministre de la Région de Bruxelles-Capitale, ainsi que Monsieur Claude Desmedt, Premier Echevin, représentant le Collège ucclois, nous ont fait le plaisir de participer à l’événement ; vous trouverez dans ce KInfo, le contenu de leur intervention.

Ainsi donc, le 2 novembre dernier : lever du rideau sur une conférence riche de ses photos, commentaires et anecdotes.  Tous les échos convergent : exposé surprenant avec une pointe d’humour de temps à autre, mais en tous les cas très intéressant et enfin… la sortie d’un livre magnifique !  Tel un nouveau né, il était attendu avec impatience ; il ne nous a pas déçus et pérennise à merveille, en textes et en images, une certaine histoire du Kauwberg.

Que ceux qui n’ont pu nous rejoindre ce jour là se consolent : le livre les attend en de nombreux points de vente parmi nos membres, chez certains commerçants sympathisants et bientôt, sera distribué en librairies.  

Pour tous les amoureux du Kauwberg, de l’environnement, pour les passionnés de l’histoire uccloise, ce livre apparaît sans nul doute, comme une excellente idée de cadeau de fin d’année.

Notre vingtième anniversaire ne fut pas une fête familiale, comme celles organisées au début de la lutte pour la sauvegarde du Kauwberg, ou encore pour nos dixième ou quinzième anniversaires.  Certes plus académique - le temps ferait-il de nous des Sages ? - l’événement n’en a pas été moins sympathique et a rassemblé un public d’environ 400 personnes - malgré le congé de Toussaint - dans une atmosphère conviviale.  Autour du verre de l’amitié, les échanges se poursuivaient tandis que le livre connaissait déjà un franc succès.

Osons le dire, sans fausse modestie, nous pouvons être fiers d’avoir relevé un tel challenge !

Pour terminer cet édito, un grand MERCI.  D’abord à tous ceux qui nous soutiennent depuis de longues années, mais aussi à tous ceux qui nous découvrent et nous rejoignent dans une dynamique constructive de défense de la nature en ville.  Merci aux associations sœurs qui, par leur présence, ont rappelé que la sauvegarde de notre environnement se décline sous d’autres modes; citons Nature et Progrès Bruxelles, Natagora Bruxelles, Bruxelles Nature, la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, l’Entente Nationale pour la Protection de la Nature,  Environnement Bruxelles, l’ACQU, le Comité Engeland-Puits, Protection et Avenir d’Avijl, le Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Folklore d’Uccle et environs, et aussi le Lions Club Kauwberg ainsi que Climat et Justice sociale.  Merci aussi, pour leur soutien, à Cantillon, BioCorner, Espace Photo, Lionel, Pierre et Max !

Enfin, merci à notre fine équipe organisatrice.  Je la sais fatiguée mais heureuse… rendez-vous dans 5 ans ?

Dans le respect des règles de préséance, Madame la Ministre de l’Environnement a pris la parole la première. Son intervention n’étant pas accompagnée d’une note écrite, nous avons fait appel à la mémoire des personnes présentes pour rédiger le résumé ci-dessous. 

En guise d’introduction, Madame Evelyne Huytebroeck observe d’abord que la lutte pour la protection du Kauwberg date de 1987, et est donc plus vieille que la Région bruxelloise, créée en 1989.

Parlant de SOS Kauwberg, elle assimile son action à celle d’un comité de quartier dont la personnalité juridique, sous forme d’asbl, lui permet de mener des actions en justice, par exemple.  

La Ministre a souligné toute l’importance de l’action des  comités de quartier.  Elle les apprécie car ils mènent des actions citoyennes très importantes.  Elle épingle l'histoire de SOS Kauwberg comme un remarquable exemple de victoire citoyenne dont le travail peut servir d’exemple pour d’autres mouvements citoyens dans d’autres quartiers de la ville. 
Elle estime qu’il est important qu’il y ait cette pression des comités quartier pour arriver à un équilibre entre les intérêts particuliers et les intérêts généraux.  La Ministre habite d’ailleurs la commune voisine de  Forest où le même combat citoyen s’est déroulé; elle a elle-même participé aux actions qui ont mené à la sauvegarde du parc Jacques Brel, bien différent du  Parc Duden, le plus grand espace vert de Forest.  Ces deux espaces verts ne peuvent en effet être comparés, car chacun a sa spécificité.

Bruxelles est une des villes les plus vertes d'Europe, le pourcentage de verdure est de plus de 50 % en incluant les zones privées (jardins). Elle estime qu’à Bruxelles, il est indispensable de trouver un équilibre entre les zones d’activités humaines et les espaces verts. 

Madame Huytebroeck a suivi de nombreuses luttes environnementales qui se sont déroulées à travers la Région bruxelloise et a rappelé l’importance de la biodiversité à Bruxelles. Dans la Région, cette biodiversité s’exprime de différentes façons, à travers des espaces verts de différentes natures : pelouses, zones de divertissement, bois, ….  C’est précisément en cela que réside la particularité du Kauwberg : un ensemble fait de milieux différents.  Elle insiste sur l’intérêt de zones comme le Kauwberg ; on y trouve différentes activités : des espaces réservés aux jeux, à la promenade, au petit élevage ou au potager. 
Ce qui l’amène tout naturellement à parler de la promenade verte, en cours de réalisation.  Elle fait alors référence à la promenade vers le Keyenbempt. L’esprit de la promenade verte est justement de pouvoir circuler dans des espaces verts qui ont des intérêts diversifiés, et de les relier entre eux. La réalisation de la promenade verte progresse, elle devrait être bouclée prochainement. 

XXe anniversaire de S.O.S. KAUWBERG

Madame la Ministre,
Mesdames, Messieurs,

Je suis particulièrement heureux de prendre la parole ce soir, pour vous adresser, au nom du Collège des Bourgmestre et Echevins de la Commune d’Uccle, nos plus vives félicitations à l’occasion du XXe anniversaire de « S.O.S. Kauwberg ».

Cette réunion a été fixée la semaine de la Toussaint,  de sorte que certains membres du Collège ont pris quelques jours de repos et ne sont donc pas parmi nous.  Je vous prie de les excuser, en particulier Monsieur le Bourgmestre De Decker et Monsieur l’Echevin Cools qui a toujours été particulièrement attentif aux intérêts du Kauwberg.

Les vingt ans de S.O.S. Kauwberg ont été vingt ans de défense du site.  Pour évoquer ce combat, il faut évidemment présenter brièvement l’évolution de ce dossier.  Le statut urbanistique du Kauwberg est en effet une longue histoire.  En 1959, un premier Plan d’Aménagement du Sol l’affecte en construction de logements et en infrastructures autoroutières.  Puis en 1976, le Kauwberg fut placé en zone d’aménagement concerté, ce qu’on appelait à l’époque, les ZAC.  En 1979, le nouveau plan de secteur en fit une zone de réserve.

Pendant plusieurs années, on n’entendit plus guère parler du Kauwberg jusqu’à ce soir de décembre 1986 où la majorité de l’époque présenta au Conseil communal, la mise à l’étude d’un PPA Kauwberg affectant l’essentiel du site à un golf de 18 trous avec du logement prévu aux abords.  Ce fut l’élément déclencheur de la mise de la question du Kauwberg au-devant de l’actualité.

Tant le fond du projet que les conditions de sa présentation posèrent problème.  En effet, le point était déposé en urgence et aucun document n’avait été remis à l’avance aux Conseillers dont j’étais.  

Ceux qui présentèrent le projet soutenaient qu’il visait, en fait, à éviter des projets plus néfastes tel l’établissement d’une grande surface.  Quoi qu’il en soit,  le débat fut chaud et plusieurs défections se produisirent dans la majorité, de sorte que la proposition du Collège ne fut adoptée que de justesse.  Bien entendu, ce PPA ne fut jamais établi mais le débat était lancé et c’est à la suite de cet événement que fut créée, le 20 février 1987, l’Association de fait « S.O.S. Kauwberg » qui allait, par la suite, prendre la forme d’une A.S.B.L.

Le pouvoir régional entre dans le jeu mais à l’époque, il était constitué d’un Ministre et de deux secrétaires d’Etat intégrés dans le gouvernement national.  Cet exécutif lança l’idée d’exproprier le Kauwberg, ce qui était une idée généreuse mais un peu vague.  Permettez-moi à cette occasion d’évoquer un souvenir personnel.  Durant l’été 1988, j’interpellai au Sénat l’Exécutif bruxellois sur ses intentions et la réponse me fut fournie par Joseph VALKENIERS, membre de la Volksunie et Bourgmestre de Dilbeek qui, bien que non Bruxellois était le membre flamand de l’exécutif bruxellois, ce qui démontre qu’en Belgique, les bizarreries institutionnelles ne sont pas un fait nouveau.

En 1985, le Kauwberg fut encore affecté en réserve foncière par la Région bruxelloise de sorte que tout restait possible et qu’il fallait poursuivre le combat.

C’est finalement le 14 juin 2001 que le Plan Régional d’Affectation du Sol affectait le Kauwberg en zone verte.  Je me permets de rappeler que ce PRAS fut initié par un Ucclois, le Secrétaire d’Etat Eric ANDRE, trop tôt disparu.
Enfin, en 2004, l’ensemble du site était classé.

Telle fut donc l’épopée du Kauwberg qui dura plusieurs dizaine d’années.  Mais quel fut dans tout cela le rôle de S.O.S. Kauwberg ?

Je l’ai dit.  L’association fut créée en 1987, au moment où le projet de PPA prévoyait un golf sur le site.  L’association, consciente de la valeur biologique et de l’intérêt du maintien du site semi-naturel pour la région et pour notre commune, devait faire connaître le site et sensibiliser l’opinion publique à la question.  Faire connaître le site : en réalité, beaucoup connaissaient bien entendu les vastes espaces verts qui ceinturaient l’avenue Dolez mais sans connaître la véritable valeur de cet espace et parfois même sans savoir que l’endroit s’appelait « le Kauwberg ». Le Professeur MOYSON fut le premier Président de l’association.

L’action de S.O.S. Kauwberg prit immédiatement des formes multiples : lancement d’un journal, tracts, manifestations, organisations de visites du site…

Ce combat fut poursuivi de façon incessante pendant vingt ans.  Aujourd’hui, il reste à assurer la  bonne gestion des lieux.

Je crois vraiment pouvoir dire que sans l’action de S.O.S. Kauwberg, il n’est pas évident que les choses auraient évolué de façon aussi positive.

Le combat a été mené dans un total esprit d’indépendance, avec détermination et conviction.  Vous avez agi comme des citoyens responsables et non comme des personnes passives qui se contentent de critiquer, de façon négative, les pouvoirs publics.  

Tout au long de ces vingt années, S.O.S. Kauwberg n’a pas été une force de contestation mais bien de propositions.  Il me paraît évident que la concertation bien organisée entre les pouvoirs publics et des citoyens conscients et responsables est la bonne façon pour faire progresser les choses.
Bien sûr, nous ne sommes pas toujours d’accord et sur certains dossiers, l’approche des uns et des autres peut diverger mais c’est cela la démocratie.

Permettez-moi donc, en terminant, de vous renouveler les félicitations du  Collège pour ce bel anniversaire et mes meilleurs vœux pour la suite de votre action.

Echos et agenda du Broek

Sur la photo, une poignée de main pour symboliser la passation du Broek à son nouveau gestionnaire. 
Cette dernière gestion du Broek par SOS Kauwberg-Uccla Natura s’est déroulée ce dimanche 11 novembre avec l’aide de plusieurs membres de Natagora-Bruxelles.qui en assurera la gestion en 2008. Une rencontre entre les responsables communaux, Natagora et SOS Kauwberg aura bientôt lieu pour établir ultérieurement une convention de gestion. 

Merci à Dédée, Marie-Gabrielle, Françoise, Susan, André, Christian, Louis, Ludovic, Marc, Paul, Pierrot, Stéphane, et tous les amis d’un jour qui sont venus donner un coup de main lors de ces 10 années de gestion. 

En dix ans, le Broek a évolué et les amis de Natagora ont quelques idées pour améliorer la qualité des différents milieux et les rendre plus accueillant pour la faune et la flore sauvage.