K Info 62
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Kinfo 62 - Automne 2006

 

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Editorial :Votons Kauwberg et Nature !

Les élections communales sont toujours des moments de vie communale intense et l’occasion pour les associations de rappeler leur attachement à la protection de leur environnement et de la nature.

Notre mémorandum a été publié dans notre numéro d’été (KInfo 61). La version envoyée aux candidats aux élections communales s’est enrichie de deux points que vous lirez en dernière page de couverture. Nous avons reçu de nombreuses réactions de candidats d’horizons divers que nous avons synthétisées de notre mieux. Cette synthèse figure aux pages suivantes; l’ensemble des réponses intégrales figure sur notre site internet.

Dernière minute : nous apprenions fin août que le collège échevinal ucclois avait remis un avis autorisant 298 logements au plateau Engeland, une décision surprenante commentée par le Comité Engeland en page 13.

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Au moment du bouclage de ce numéro, voici les candidats qui ont réagi à notre  courriel. Ils ont répondu soit à chaque point de notre mémorandum (m), soit de manière globale (g), soit en manifestant de l’intérêt pour une visite du Kauwberg (v),  : 
MR/FDF : Marc COOLS (m), Lucien-André Beckers (g) , Sabine MATHUS (g)  , Hugues VLEMINCQ (v),  Nathalie de T'Serclaes (v) , Béatrice Fraiteur (v), Eric SAX (v).
PS : Françoise DUPUIS (m), Virginie Spée (v) , Amina Bakkali (v) ,  Emy SPELKENS (v) , Didier  Letist (v) .
Ecolo : Pierre Desmet (m), Jean-Luc Joiret (g)  ,Laurence VANDEPUTTE (g) .
Union Communale : Stéphane de Lobkowicz (v), Catherine Roba-Rabier (v), Xavier van Outryve d'Ydewalle (v), Céline Fremault(v) , Giovanni Paoli (v), François-Xavier BLANPAIN (g) .
Nous nous nous réjouissons du nombre de réponses positives aux revendications du mémorandum. Elles témoignent d’une large prise  de conscience de l’importance de mettre en place une  politique concertée de l’environnement à Uccle, au travers d’un plan communal de développement de la nature, par exemple. 
(voyez à ce sujet l’article explicatif de Thérèse Verteneuil dans le numéro 49 de la « Lettre aux habitants » de l’ACQU qui vient de paraître).

 Mémorandum de SOS Kauwberg : de nombreuses réponses positives

 Notre mémorandum a été bien accueilli dans tous les partis : pour la première fois à Uccle des revendications précises, réfléchies pour améliorer la qualité de notre environnement naturel, pour accroitre (ou sauvegarder) la qualité biologique de notre milieu de vie.

Les bio-sociologues (pour ne pas employer le terme écologistes … en ces temps d’élections où il perd son sens scientifique) ont observé que les communautés végétales et animales qui présentaient le meilleur bilan de santé étaient celles présentant la plus grande diversité. Par ses gestes quotidiens, souvent inconscients, l’homme prend trop peu en compte cet aspect alors que c’est sa propre santé qui est directement concernée. Une biodiversité plus ou moins élevée est donc un indice d’une plus ou moins bonne santé de la société humaine. Evidemment les effets d’un environnement sain ne sont pas immédiats, mais garantissent, espérons-le, la survie de la gente humaine. 

Nous avons transmis le mémorandum aux différents candidats aux élections communales et les avons aussi invités à une visite du Kauwberg l’après-midi de la foire de Saint-Job. Nous avons reçu de nombreuses réponses à cette invitation; ce sont surtout des candidats « nouveaux » qui découvriront le Kauwberg et au travers de celui-ci les problématiques liées à la protection de notre patrimoine naturel. Cela explique-t-il l’absence de réponse de certains candidats ?

Chaque parti nous a fait part de ses remarques et réactions que nous vous présentons aux pages suivantes en regard de chacun des 19 points de notre mémorandum (deux points que nous publions en dernière page de couverture  ont complété le texte paru en  juin 2006). Nous n’en avons reproduit que les titres, les détails sont dans le Kauwberg Info 61. Lorsque les candidats n’ont pas répondu point par point, nous avons fait de notre mieux pour replacer leur texte en regard de nos différentes revendications. Faute de place, nous n’avons pu publier l’entièreté de leurs réponses.

1 Réalisation des maillages vert et bleu prévus par les PRAS et PRD.

Marc Cools (MR) : Je suis favorable à la réalisation des maillages vert et bleu prévus par le PRAS et le PRD. 

Certaines initiatives ont déjà été prises pour concrétiser ces maillages. Surtout en ce qui concerne le maillage vert.

Leur réalisation complète nécessite un effort de la Commune mais aussi l’implication d’administrations régionales comme l’IBGE pour le maillage vert et comme l’IBGE et l’Administration de  l’Equipement et des Déplacements (gestionnaire du ruisseau Linkebeek) pour le maillage bleu.

La collaboration de l’Intercommunale Bruxelloise de Distribution de l’Eau (gestionnaire des égouts) est également nécessaire. En diminuant les volumes d’eau à traiter par les stations d’épuration d’eau, la réhabilitation des ruisseaux à ciel ouvert permettra à la Région bruxelloise de réaliser des économies. Il serait dès lors normal qu’elle contribue pour une partie au moins en financement du maillage bleu. La politique du maillage bleu doit être intégrée dans l’ensemble des actions préventives menées contre les inondations. Un plan directeur doit être élaboré de commun accord entre la commune et les différents acteurs précités et déterminer la planification des interventions des uns et des autres dans la réalisation du maillage vert et du maillage bleu.

Les décisions en matière d’urbanisme doivent tenir compte autant que possible da la préservation des paysages naturels. Uccle doit conserver son caractère de commune verte.

Françoise Dupuis pour tout le PS : Les Maillages vert et bleu trouvent tout leur sens dans la protection de la faune et de la flore ainsi que dans un but de préservation du régime hydrologique des vallées d'Uccle. La mise en oeuvre de ces réseaux reste un élément important de toute politique d'aménagement du territoire.

Pierrot Desmet (Ecolo): Uccle possède l’étiquette de « commune verte ». Malgré les nombreuses « attaques » de cette dernière décennie, elle conserve une quantité d’espaces verts appréciable. Des avancées permettant une concrétisation du maillage vert ont déjà été prises, notamment par l’échevine Ecolo, Chantal de Laveleye.  Ces acquis sont bien sûr insuffisants et devront donc être poursuivis.

Les inondations, de plus en plus régulières, à Uccle, doivent amener les décideurs politiques tout comme les administrations compétentes à séparer progressivement les eaux de pluie des eaux usées lors de toute rénovation de voiries. Les premières ébauches de (re)mise en surface du réseau hydrologique doivent absolument se poursuivre. In fine, cela amènera une réduction des coûts liés à l’assainissement des eaux usées, donc, bénéfice pour tous.   

Union communale (F-X Blanpain) : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment la réalisation des maillages vert et bleu prévus par les PRAS et PRD ;

2 Mesures préventives aux inondations.

Marc Cools : Un plan de lutte contre les inondations a été adopté et a commencé à être mis en œuvre au cours de la législature qui s’achève. Les mesures prévues dans ce plan (bassins de rétention, bassins d’orage, …) doivent être réalisées le plus rapidement possible par les différents acteurs concernés (la Commune, l’Intercommunale Bruxelloise de Distribution d’Eau, la Région bruxelloise). La création ou l’aménagement de zones vertes inondables complèteront utilement les mesures de ce plan.

Il n’est pas possible juridiquement pour la commune de décréter un moratoire à l’encontre de toute nouvelle construction que ce soit dans les vallées ou sur les plateaux qui encadrent les vallées. Par contre la commune, comme elle le fait, doit lier tout permis d’urbanisme à des conditions strictes en matière d’hydrologie. Les inondations actuelles ne sont bien souvent pas liées à des urbanisations récentes mais à des urbanisations remontant parfois avant la seconde guerre mondiale.

Françoise Dupuis : Suite à la répétition des inondations dans la Vallée de Saint-Job, j'ai fait réaliser un étude sur l'impact de l'urbanisation sur les inondations. Il est clair qu'en fonction des précisions que révélera cette étude je proposerai certaines mesures visant à diminuer l'impact de l'imperméabilisation du sol par l'ajout de système de récupération et de retenue d'eau ou par la limitation du taux de perméabilisation à un niveau non préjudiciable.

Pierrot Desmet : Un plan d’actions doit impérativement être élaboré par les gestionnaires communaux en collaboration avec les communes limitrophes. Les propositions avancées dans le mémorandum me semblent à ce propos très judicieuses. Le curage plus régulier des avaloirs aiderait aussi à éviter certaines inondations.

♦ Laurence Vandeputte (Ecolo) : Quant à un moratoire sur toute réalisation urbanistique dans les vallées, il y lieu de s’assurer si la commune peut sur le plan légal, faire valoir une telle position par rapport au PRAS qui autoriserait de son côté le principe de l’urbanisation dans ces zones.

Cependant, la commune doit mettre tout en œuvre, tant au niveau de l’information qu’au niveau de ses moyens réglementaires propres, pour maîtriser ce problème. Les PPAS pourraient être un moyen : ils sont malheureusement longs et lourds à mettre en œuvre. D’autres communes ont recours à des recommandations urbanistiques adoptées par le Collège : ces dispositions (qui ne sont certes pas des règlements mais présentent l’avantage d’être plus vite applicables) ont l’avantage de baliser clairement le terrain par rapport aux demandeurs de permis.

Les toitures vertes, les récupérations séparées des eaux de pluie, l’imposition de matériaux de sol hautement perméables sont autant de moyens qui permettent de limiter l’effet imperméabilisant du sol et la saturation des égouts en cas de fortes pluies.

Union communale : Nous attendons aussi de la prochaine majorité de :

Mettre en œuvre un véritable plan de lutte contre les inondations comprenant la réalisation d’une étude hydrologique complète des zones sensibles (vallées de Saint-Job…) préalablement à toute éventuelle construction nouvelle.

Solliciter l’appui de la Région bruxelloise et l’intercommunale afin de réaliser les travaux nécessaires (curages, modifications de collecteur, bassins d’orage) 

Encourager la création de citernes d’eau de pluies, la lutte contre l’imperméabilisation des sols…

3 Mise en œuvre et suivi des zones Natura 2000.

Marc Cools : C’est à un ministre MR que nous devons la création de zones Natura 2000 à Uccle. Celles-ci contribuent au maillage vert de notre commune et à la préservation de la biodiversité . Les ucclois doivent être sensibilisés au respect de ces zones.

Françoise Dupuis : C'est à l'IBGE d'intervenir pour que l'aspect pédagogique et répressif quand cela devient nécessaire soit développé sur ce site très important de 53 hectares.

Pierrot Desmet : Natura 2000 a permis, entre autre, à Uccle,  une protection accrue du Kauwberg par l’imposition d’un plan de gestion mais surtout l’obligation d’une étude d’incidence pour le lotissement envisagé au plateau Engeland, c’est dire son intérêt. Donc tout à fait d’accord avec vos propositions et peut-être pourquoi pas un « petit » soutien financier communal, puisqu’il en va de l’intérêt collectif…

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des mesures de précaution à prendre lors de la réalisation de travaux à proximité de zones protégées.

4 Protection et soutien à la conservation et à la gestion des zones vertes du PRAS/PRD.

Marc Cools : C’est la Région bruxelloise qui a le pouvoir législatif permettant d’imposer des obligations nécessaires d’entretien des zones vertes. La commune assure déjà la gestion de nombreux espaces verts. Elle a acquis, à mon initiative,  pour le sauvegarder au cours de la législature qui s’achève les 13 hectares du Bois de Verrewinkel.

L’IBGE et la commune doivent encore envisager l’acquisition d’espaces verts supplémentaires.  Le Broek fait partie de ces espaces. Ils ne pourront toutefois et il n’est pas souhaitable acquérir toutes les zones vertes de la commune. Le concours des propriétaires privés doit être obtenu par le dialogue pour l’entretien de certaines de ces zones.

Des mécanismes de subsides doivent être prévus au niveau de la Région bruxelloise pour les propriétaires réalisant des travaux d’hydrologie lourds susceptibles d’éviter les inondations.

Françoise Dupuis : En fonction du statut urbanistique et du statut de propriété, différents acteurs sont appelés à intervenir. Il me semble important de bien déterminer les responsabilités de chacun puis de trouver   un esprit de collaboration entre tous pour conserver cette zone idéalement.

Pierrot Desmet : Je ne peux que souscrire aux propositions avancées par le mémorandum. Le vide législatif assurant la gestion effective ne sera pas comblé au sein de notre conseil communal mais nombreux en sont par contre ses membres, également présents au niveau fédéral ou régional, qui auraient déjà pu améliorer la situation existante. J’essaierai donc d’obtenir que notre conseil communal intervienne en ce sens…

Une souscription publique pourrait d’autre part être lancée, afin d’acquérir des zones vertes, telle celle qui permit d’ériger une statue de Baudouin face à l’Observatoire.

5 Meilleure considération des sites désignés pour leur valeur biologique et paysagère.

Marc Cools : Il n’est pas possible sans de lourdes indemnités aux propriétaires privés d’affecter totalement en zone verte le plateau Engeland ou la plaine du Bourdon. La commune doit par contre veiller que les permis d’urbanisme qui seront délivrés tiennent compte de la proximité d’espaces verts parfois classés en zone Natura 2000. Ces sites ne peuvent être livrés à l’appétit des promoteurs immobiliers pour y faire n’importe quoi.

Françoise Dupuis : L'affectation au PRAS en zone constructible fait suites aux affections du Plan de Secteur. La reconnaissance de la valeur biologique par divers organismes régionaux vise à permettre de concilier le droit à l'habitat qui reste fondamental avec le respect de l'environnement. Il me semble judicieux de résoudre ces arbitrages par le biais de PPAS. 

Pierrot Desmet : Il faut certainement éviter que des sites reconnus pour leur valeur biologique et paysagère puissent être convoités par les « promoto-spéculateurs » immobiliers. Donc, ACTION !!!

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des mesures de précaution à prendre lors de la réalisation de travaux à proximité de zones protégées

Nous attendons aussi de la prochaine majorité d’instaurer un moratoire sur les espaces verts et notamment le plateau Avijl, avec les modifications nécessaires des PPAS, en réelle concertation avec les habitants. 

6 Respect strict des zones vertes de haute valeur biologique du PRAS et des zones classées.

Marc Cools : Le caractère de ces zones doit pour moi être strictement respecté.

Le plan de gestion élaboré pour le Bois de Verrewinkel démontre cette volonté et ne va nullement, tout au contraire, à l’encontre du respect du site.

Françoise Dupuis : Je suis très attachée aux outils réglementaires et de protection qui ont été élaborés par la Région depuis 1989. Il me semble évident que la plus stricte rigueur est nécessaire pour préserver les zones qui ont été soumises à protection.

Pierrot Desmet : Aucune objection aux propositions avancées.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des mesures de précaution à prendre lors de la réalisation de travaux à proximité de zones protégées 

7 Un plan de gestion pour la flore du cimetière classé du Dieweg à Uccle.

Marc Cools : Tout à fait d’accord sur l’élaboration d’un tel plan. L’interdiction de l’épandage d’herbicides doit être respectée.

Françoise Dupuis : Je suis assez intéressée par vos propositions en matière de gestion des différents cimetières, et je suis convaincue que l'élaboration de plans de gestion des espaces verts communaux ne peut qu'être bénéfique en termes environnementaux et économiques.

Pierrot Desmet : Remarques et propositions tout à fait judicieuses.

Laurence Vandeputte (Ecolo) : Ainsi pour revenir à l’exemple du cimetière du Dieweg, il s’agit d’un lieu présentant un intérêt évident sur différents plans : environnemental bien sûr mais aussi architectural, historique, social..

Je rejoins donc votre demande de plan de gestion appliqué à ce site : quel intérêt y a-t-il à le préserver en le classant s’il est ensuite abandonné par négligence ? Cela constitue un gaspillage à large échelle. D’autant que la remise en état du site sera d’autant plus difficile et onéreuse si le site se dégrade fortement

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des plans de gestion spécifiques pour les espaces les plus remarquables : Kauwberg, Engeland, Verrewinkel, le cimetière classé du Dieweg, Fond’Roy…

8 Préservation des intérieurs d’îlots.

Marc Cools : Les espaces verts et les intérieurs d’îlots sont pour moi et pour le MR un objectif prioritaire .

Les intérieurs d’îlots sont une caractéristique de Bruxelles et d’Uccle en particulier.

Les zones humides encore existantes doivent en particulier être exemptes de nouvelles constructions. Une étude scientifique doit être réalisée pour cartographier ces zones.

Françoise Dupuis : Comme responsable régionale de l'urbanisme, je suis confrontée au quotidien à la pression que subissent les intérieurs d'îlots. J'ai réuni les différents services communaux pour leur demander d'accorder la plus grande attention à la préservation du patrimoine vert et de la quiétude dans les intérieurs d'îlots. Un grand colloque a été organisé en collaboration avec inter-environnement afin d'examiner les solutions apportées aux dossiers les plus problématiques. Protéger les intérieurs d'îlots est un enjeu particulièrement important pour l'habitat dans la Région et a fortiori dans une commune comme Uccle où les îlots sont encore très souvent ouverts et arborés.

Pierrot Desmet : Malgré le nécessaire besoin de logements, à Uccle, comme dans beaucoup de municipalités belge,  il nous faut porter un regard tout particulièrement protecteur sur les intérieurs d’îlots. 
Pourquoi, dès lors, ne pas proposer, via des PPAS, d’en affecter un maximum en zone verte. Quant aux zones humides, elles doivent impérativement être mises à l’abri de toutes spéculations, de par leur rôle particulièrement important et préventif aux inondations (cf. Point 2).

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment établir un cadastre spécial, quantitatif et qualitatif des intérieurs d’îlots, afin de leur réserver une attention particulière en cas de modification urbanistique.

9 Préservation des potagers.

Marc Cools : La politique communale de mise à disposition de terrains pour y accueillir des potagers doit être poursuivie.

Françoise Dupuis : Les potagers sont effectivement des endroits de lien social et de composition du paysage particuliers. Je suis opposée à leur disparition, mais dans les zones constructibles il est parfois nécessaire de les réaménager pour permettre une certaine urbanisation.

Pierrot Desmet : Le maintien d’un maximum de potagers me semble d’autant plus important qu’il permet la perpétuation de l’aspect champêtre et agricole qu’avait notre commune jusqu’au milieu du XXème siècle. Sans parler des aspects sociologiques et écologiques qui sont, quant à eux, évidemment, à prendre en considération quand on aborde cette problématique !

♦ Laurence Vandeputte (Ecolo) : Ainsi ; la préservation des potagers est un élément que je trouve intéressant dans le contexte urbain

La culture potagère peut répondre à un besoin économique d’ordre familial, constituer une activité saine de délassement, jouer un rôle social entre jardiniers, relier les jeunes générations à des éléments sainement terriens….

Il faut veiller cependant à ce que ces parcelles conservent un aspect esthétique agréable et anticiper donc les stockages indésirables de divers outils et/ou matériaux sur lesdites parcelles.

Il serait peut-être intéressant de réfléchir, en concertation avec les jardiniers, à leur équipement : abris de jardin permettant d’assurer le rangement d’un minimum d’outillage, récupération d’eau de pluie pour l’arrosage du jardin, soutien actif à la pratique du compostage….le tout encadré par la commune.

Certains ensembles de potagers pourraient éventuellement bénéficier d’une réorganisation des parcelles : un repartage expliqué et discuté avec les cultivateurs de la surface globale pour assurer une redistribution de parcelles de superficies plus ou moins équivalentes et permettre par ce biais d’augmenter le nombre de cultivateurs.

Le contact avec les groupes de jardiniers serait aussi une occasion à exploiter pour aborder le réel problème des plantes invasives, celui de l’usage de produits en « ide » en tous genres, l’encouragement à la culture de variétés potagères indigènes diversifiées et/ou en voie de raréfaction. La diversité potagère peut aussi être d’un grand intérêt.

Ces potagers peuvent, à leur manière, participer au maillage vert.

Je soutiens également toute mesure favorable à la remise en état de nos ruisseaux locaux et à la diffusion d’une information sur l’importance de leur rôle souvent sous estimé. Leur rôle d’allègement dans le cadre des inondations pourrait être significatif.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment la préservation des potagers dans leurs fonctions sociales, pédagogiques, éco-biologique (Avijl, Melkriek).

10 Mise en place au niveau communal d’un système de subventionnement des associations de défense de l’environnement à partir de critères stricts relatifs à leurs actions de gestion des espaces verts et à leurs activités pédagogiques.

Marc Cools : C’est à mon initiative que des crédits ont été prévus pour la première fois dans notre commune pour subsidier ces associations. L’octroi des subventions se fait sur une base objective qui est celle du volume d’activités.

Françoise Dupuis : Le subventionnement des asbl par la commune doit se faire sur base de leur représentativité et de la qualité de leur travail.

Pierrot Desmet : Je soutiens effectivement ces propositions tout en soulignant la nécessité d’une évaluation régulière de leur octroi car malheureusement certains subsides semblent peu justifiés au vu de l’utilisation qui en est fait. 

♦ Laurence Vandeputte : Et pour conclure, il est pour moi évident que les élus communaux doivent s’appuyer sur les nombreuses connaissances et compétences des associations pour mettre en œuvre leurs politiques.

Le soutien qu’elle peut ou doit leur apporter ne peut altérer leur indépendance : communes et associations ont donc tout à gagner à ce que leurs relations soient claires en matière demande et d’octroi de subsides

Union communale : Nous attendons aussi de la prochaine majorité de conclure un pacte associatif objectivant les subventions et le soutien accordé par les autorités communales aux associations.

11 Mesure urbanistique favorable à l’avifaune.

Marc Cools : Certains permis d’urbanisme peuvent être assortis de mesures concernant l’avifaune. Ce type de mesures ne doit toutefois pas être imposé de manière systématique. Cela dépend des sites où les constructions seront réalisées. D’autres mesures doivent également être prises à certains endroits comme des clôtures permettant le passage de petits mammifères.

Françoise Dupuis : Cette idée intéressante et peu coûteuse pourrait faire l'objet de recommandations à distribuer à tout demandeur de permis d'urbanisme.

Pierrot Desmet : Enfin, les oiseaux sont considérés !

L’étude de la faisabilité de ces propositions me semble possible ; toutefois, je ne pense pas qu’il faille les généraliser à l’ensemble du territoire.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des prescriptions urbanistiques qui permettent de ménager des abris pour les oiseaux lors de constructions neuves ou de rénovation de façades.

12 Gestion plus écologique du cimetière du Verrewinkel.

Marc Cools : Les cimetières font partie du maillage vert et doivent être gérés en conséquence. Le nettoyage et la réhabilitation du vallon du cimetière de Verrewinkel doivent être effectués.

Françoise Dupuis : Comme je l'ai dit pour le cimetière du Dieweg, la mise sur pieds d'un plan de gestion me semble clairement une mesure de bon sens qui pourrait être rapidement mise en oeuvre avec la participation des associations spécialisées.

Pierrot Desmet : J’intègre ces propositions et les fais miennes.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des plans de gestion spécifiques pour les espaces les plus remarquables : Kauwberg, Engeland, Verrewinkel, le cimetière classé du Dieweg, Fond’Roy…

13 Un plan de gestion pour le vallon du cimetière du Verrewinkel.

Pierrot Desmet : Même avis que pour le point précédent ; je propose qu’il en soit fait communication aux visiteurs du lieu.

François-Xavier Blanpain : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des plans de gestion spécifiques pour les espaces les plus remarquables : Kauwberg, Engeland, Verrewinkel, le cimetière classé du Dieweg, Fond’Roy…

14 Gestion des arbres d'alignement en voirie et abattages privés.

Marc Cools : Le service vert communal recourt déjà aujourd’hui, chaque fois que possible, à la technique de la taille douce. La taille des arbres n’est pas soumise à permis. Il est donc difficile de l’interdire de mi-mars à septembre. Ce n’est toutefois pas la saison conseillée pour l’élagage. En ce qui concerne les abattages d’arbre, il y a parfois des arbres qui doivent être abattus d’urgence.

Françoise Dupuis : Ces différents aspects de la gestion du patrimoine vert méritent l'élaboration de recommandations techniques à destination tant des services communaux que des particuliers. 

Je pense que ces différentes problématiques peuvent être réunies dans le cadre des deux documents que vous évoquez : 

Plans communal de développement de la nature qui analyserait la situation et fixerait les objectifs généraux dans toute la commune

Plan de gestion qui déterminerait les bonnes pratiques, les calendriers et les actions locale plus précises

Pierrot Desmet : Bravo pour cette proposition de gestion écologique des espaces publics. Je rajouterais l’intérêt de l’utilisation de variétés d’arbres mieux adaptées aux contraintes urbaines.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment un programme « arbre » de plantation impliquant une gestion respectueuse des espèces (notamment Avenue Churchill) et une concertation avec les autorités régionales.

15 Préservation des talus des sentiers.

Marc Cools : Les anciens sentiers et chemins creux doivent être préservés. Ils font partie du patrimoine naturel de notre commune.

Pierrot Desmet : Ces sentiers sont effectivement autant de couloirs écologiques qui participent au maillage vert.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment l’entretien, la promotion, la rénovation et la protection des sentiers et de leur biodiversité, en assurant leur mise en réseau (coulée verte).

16 Mesure à l'encontre des plantes
invasives.

Marc Cools : Mieux informer le public sur les plantes invasives me semble une bonne idée.

Pierrot Desmet : Une fois de plus, une bonne communication peut s’avérer utile car le sujet est peu connu du grand public ; raison  de plus pour les services communaux de servir d’exemple en la matière.

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment des campagnes d’information et de sensibilisation à la promotion des espaces verts et de la biodiversité, au respect des règles applicables aux zones de conservation, avec des brochures et des panneaux d’information ainsi qu’une section spéciale sur le site Internet de la commune, afin de diffuser des conseils concrets que chaque habitant peut réaliser (p. ex pour la lutte contre les plantes invasives).

17 Pesticides et lieux publics

Marc Cools : La réglementation en la matière doit être respectée par tous les acteurs concernés.

Pierrot Desmet : Là aussi, les services communaux peuvent et doivent faire preuve d’exemple. En tant qu’apiculteur ucclois, je suis d’autant plus sensible à cette problématique, les abeilles payant un très lourd tribut à tous les pesticides. 

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment une charte communale d’utilisation de produits biologiques par les jardiniers et ouvriers communaux et l’interdiction de l’usage des pesticides sur les lieux publics.

18 Rationalisation du secteur de l’eau.

Marc Cools : La fusion des intercommunales IBrA et IBDE constitue un premier pas dans le sens d’une rationalisation souhaitable du secteur de l’eau. L’IBDE (gestionnaire des égouts) doit être subsidiée par la Région bruxelloise pour la réalisation de systèmes séparatifs pour les eaux usées et les eaux d’écoulement (eau de pluie).

Lucien Beckers (FDF) : Je prône de manière ferme l’imposition, comme « charge d’urbanisme », à toute nouvelle construction sur le territoire communal, d’un système de récupération des eaux de pluies et leur utilisation dans un circuit particulier, relié aux appareils domestiques autres que ceux distribuant de l’eau ingérable (toilettes, arrosage, machines à laver le linge, circuit de chauffage etc…). Ce système, d’application fort simple à partir du moment où il est intégré dans le processus initial de construction, a un double avantage :

· économies pécuniaires pour le consommateur 

· limitation des eaux de ruissèlement qui, par forte pluie, engorgent les réseaux d’égouttage et donc provoquent les inondations.

Françoise Dupuis : Comme vous le savez la gestion du réseau dépend de l'Ibra. L'installation de réseaux séparatifs  représente une des solutions destinées à diminuer les inondations. Il faut cependant garder à l'esprit que la mise en place d'un réseau complet sera longue et coûteuse. Il faut donc mener en parallèle d'autres actions visant à une politique efficace de l'eau.

Pierrot Desmet : Il ne faudrait pas que le pouvoir communal oublie ses possibilités d’intervention à ce niveau ; après avoir cédé à l’IBRA la gestion des eaux usées le pouvoir communal ucclois garde l’entière responsabilité quant à la problématique des eaux de source et pluviales. Ces réflexions renvoient immédiatement aux points 1 et 2 du mémorandum. Dont acte…

Union communale : un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement doit comprendre notamment une coordination des chantiers d'égouttage pour une gestion intégrée des eaux usées, des eaux de pluies et la captation des sources. La fusion de l’IBDE et de l’IBRA ouvre la voie d’une rationalisation, mais des efforts doivent être faits pour une meilleure coordination, la prochaine majorité devra intervenir en ce sens auprès des autorités régionales.

19 Réalisation d’un plan communal de développement de la nature, à l’instar
de certaines communes wallonnes.

Marc Cools : Pour coordonner et planifier les efforts, la réalisation d’un tel plan est une très bonne idée à laquelle je souscris. 

Françoise Dupuis : Même s'il n'existe pas de cadre légal en Région bruxelloise pour les plans communaux de développement de la nature, il me semble qu'un programme de ce type pourrait avoir sa place à Uccle. Je pense que ce plan pourrait être développé au sein d'un chapitre du Plan Communal de développement et être mis directement en rapport avec un Plan de gestion des espaces verts communaux. A l'aide de ces deux outils je pense que la gestion de la nature à Uccle serait nettement plus satisfaisante.

Pierrot Desmet : Ce type de consultation populaire, immanquablement et hautement pédagogique est à promouvoir de toute urgence. Il devra se réaliser en partenariat avec le monde associatif, politique et économique

Laurence Vandeputte (Ecolo) : Dans le même sens un plan communal de la nature serait en effet intéressant à élaborer.

Il permettrait de dépasser l’idée fréquente qu’il suffit de saupoudrer un peu de vert à gauche ou à droite pour faire d’un quartier, d’une commune un endroit agréable à vivre. Il s’agit véritablement d’imbriquer l’aspect nature dans le puzzle des différentes fonctions de la ville de sorte que cet aspect puisse bénéficier d’autant de pièces que les autres parties du puzzle et qu’elles soient par ailleurs intelligemment disposées. 

Un programme qui nécessiterait aussi un travail éducatif d’ampleur….et qui donnerait un autre sens au service plantations de notre commune ou au concours des façades fleuries…..

Voilà deux compétences qui sont dans les mains de la commune et qui lui fournissent là un levier de premier ordre par rapport à d’autres problématiques qui relèvent davantage du régional et sur lesquelles la commune a moins de prise.

♦ L’Union communale souscrit pleinement à la proposition d’intégrer un plan de protection des zones vertes au plan communal de développement, avec des moyens budgétaires spécifiquement affectés. Ce plan, à soumettre au conseil communal dès le début de la législature,…

Il ne nous reste qu’à souhaiter que la
prochaine  majorité communale fera
sienne toutes ces bonnes intentions 

Toutes les réponses, dans leur format d’origine sont publiées sur notre page Réactions au mémorandum

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Plateau Engeland - Demande de permis de lotir.
Volte face pour le Collège ucclois  !!
Régression pour la protection des Zones Natura 2000 !!

Des conditions très exigeantes auraient dû être imposées de manière à assurer une transition écologique entre la zone constructible et la zone verte de haute valeur biologique voisine, mais il n’en est rien, bien au contraire ! 

1° Il n’existe plus du tout de zone de lisière écologique de protection de 20 mètres minimum, indispensable à la bonne conservation du site semi-naturel, comme proposée au classement par la Commission Royale des Monuments et Sites.

On ne peut, en effet comparer  la distance de 20 mètres, prévue entre les façades et la zone Natura 2000, comprenant des sous-sols construits, des terrasses et des jardins, à une lisière de protection au sens écologique du terme. Il est tout aussi absurde, également, de vouloir l’établir dans la zone de haute valeur biologique elle-même, étant donné  sa très petite superficie et son étroitesse.

2° Les deux accès au lotissement sont hélas, toujours maintenus, l’avis du Collège ne mentionne même plus la scission de la circulation en deux clos séparés! La voirie principale, tracée auparavant dans le prolongement de l’avenue de l’Hélianthe, formera un S en suivant un petit morceau du chemin du Puits. Cette voirie passera, donc, sur le tracé de la promenade verte piétonne et cycliste, qui passe par le chemin du Puits. Sur la partie dégagée par cette modification sera installé le système de lagunage, près de la zone verte de haute valeur biologique.

3° Le retour au nombre maximum de 298 logements (au lieu de 265 retenus par la commission de concertation) ne tient absolument pas compte des conséquences en matière de mobilité, de pollution et de pression démographique sur les zones naturelles à protéger ! Parce que la Région demande de construire  40 logements « conventionnés » ( dont la convention n’est pas encore précisée), le Collège estime que cette exigence constitue une alternative à une diminution de la densité de logements. Mais il ne parle que de diminution des superficies  bâties et non de diminution de la densité du nombre de logements et par conséquent, du nombre d’habitants et de voitures.

Rappelons que l’avis communal de la commission de concertation, rédigé en caractère gras demandait de : « réduire de manière sensible le nombre de logements sans en augmenter la taille ».

Le Comité de quartier ne comprend pas la désinvolture avec laquelle le Collège traite la protection des  Zones Spéciales de Conservation Natura 2000 !

Alors que la Directive européenne 92/43 (Habitats) exige de maintenir les Zones Spéciales de Conservation Natura 2000 dans un état favorable, alors que la CRMS donne un avis avisé sur le projet, que la commission de concertation reporte son avis pour attendre les conclusions de cette instance, pourquoi, alors, ne plus en tenir compte pour la délivrance du permis de lotir.

D’autant plus qu’en 2007, entre en vigueur la Directive 2004/ 35/CE dite «  de Responsabilité Environnementale » qui vise à prévenir les dégradations aux sites Natura 2000 et en consolide la protection juridique. Ses dispositions obligent l’auteur des dégradations à compenser ou à restaurer les habitats et espèces affectés, ainsi qu’à compenser les pertes encourues. En cas de dégradations subies sur les Zones Natura 2000 du Kinsendael ou du plateau Engeland à cause d’un permis de lotir octroyé sans discernement, qui en sera responsable !

Notre déception est grande face au manque de clairvoyance à long terme de nos dirigeants politiques et plus particulièrement dans le contexte du réchauffement climatique, de l’aggravation des phénomènes de pollution dus au trafic automobile et de la perte accélérée de la biodiversité. Dans le cas particulier d’un terrain qui borde une zone verte de haute valeur biologique et dont l’aménagement pourrait avoir des conséquences dommageables sur les Zones Spéciales de Conservation Natura 2000, le développement dit « durable » et la conservation de la nature réclameraient une attention majeure. Nous ne pouvons que constater que le pouvoir économique est encore et toujours dominant face à la sauvegarde de notre patrimoine naturel.

Thérèse Verteneuil
Pour le comité Plateau Engeland, www.plateauengeland.be

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Le Kauwberg pastoral, terre vivrière et  potagers

Marc De Brouwer

Les pentes à l’est du Kauwberg, à l’arrière de l’avenue Dolez,  étaient couvertes principalement de vergers pâturés par des moutons. Il n’en subsiste aujourd’hui que quelques arbres parfois proches de la mort et quelques chevaux, ânes et poneys ont remplacé les moutons. C’est dans cette zone que sera bientôt ré-implanté le vignoble des coteaux du Geleytsbeek.

Les potagers occupaient principalement deux zones :
la moins étendue se situait entre le ravin et l’avenue Dolez, face aux maisons ; sa superficie est restée inchangée.

La plus vaste zone potagère couvrait le pourtour de la carrière de Saint-Job dont tout le bas et les pentes étaient cultivés jusque dans les années 1960.

Aujourd’hui cette zone s’est rétrécie mais pourrait s’étendre à nouveau dans le cadre d’un plan de gestion du Kauwberg. Ces potagers étaient initialement exploités par les ouvriers de la carrière et les briquetiers, ensuite leurs descendants (la fille du contremaître briquetier y a cultivé jusqu’au début des années 1990). Rapidement des riverains de la chaussée de Saint-Job se joignirent à eux, ils étaient parfois connus de leurs seuls surnoms, comme Cobbeke.

Pendant la guerre de 40-45 le Kauwberg était totalement défriché pour y cultiver des légumes peu exigeants (les engrais faisant défaut) : carottes, navets, ramonaches, topinambours, rutabaga, tous légumes qui ont laissé de mauvais souvenirs à ceux qui n’eurent que cela à manger pendant la guerre mais qui cependant eurent la chance de cultiver de quoi se nourrir. Certaines de ces cultures cédèrent leur place aux batteries antiaériennes de l’armée anglaise en 1945.

Après guerre, seul Hector poursuivit la culture.

Hector (Deveen ? - je ne suis pas sûr de son patronyme, n’hésitez pas à me le communiquer) habitait une petite ferme, en retrait de l’avenue Dolez, au numéro 130, transformée en habitation aujourd’hui. Sa femme et ses enfants exerçaient le métier de laitier et portaient le lait frais à domicile dans des grandes cruches; son fils poursuivit cette activité jusque dans les années 1980. Hector fut le dernier exploitant agricole du Kauwberg dont il occupait les terres de part et d’autre de l’avenue Dolez. Il cultivait entre autres des pommes de terre et du fourrage pour ses vaches. Il participait chaque année au marché annuel de Saint-Job où il concourrait avec ses plus belles bêtes. La foire aux bestiaux se tenait alors le lundi, toutes les écoles uccloises ayant congé. Hector ne possédait pas de tracteur et effectuait tous ses travaux avec l’aide de sa jument Janneke qu’il guidait à l’aide de grands "UUUH" pour la faire avancer et de "KOM" pour indiquer la direction à prendre. Les vaches occupaient les prés des deux côtés de l’avenue et ont été remplacées par des chevaux dans les années 1970. L’étable des vaches à droite et l’écurie de "Janneke" en bas à gauche sont devenus les deux écuries le long de l’avenue Dolez.

En hiver, après les récoltes, des habitants de Saint-Job venaient pratiquer la tenderie, capturant de nombreux oiseaux sur les hauteurs du Kauwberg. En 1967 trois filets étaient encore installés au Kauwberg et y faisaient des ravages au grand dam des ornithologues. En 1972 l’interdiction de la tenderie mit un terme à ces pratiques barbares. Malheureusement d’autres causes liées au mode de vie et de production modernes provoquent la disparitions de nombreux oiseaux dans nos régions.

On a cultivé de tout au Kauwberg. Il nous revient qu’un adolescent du quartier, amateur de musique punk (dont le vieux Saint-Job, ancienne salle Van Campenhoudt fut un haut-lieu vers 1977) et amateur de "joints" y cultiva même des plants de cannabis fin des années septante. Le malin s’en vanta tellement bien auprès de ses copains que le jour où il voulut récolter la fleur de l’herbe, ses copains l’avaient précédé. Une fable digne de Jean de Lafontaine … mais authentiquement uccloise que nous sommes sans doute les premiers à divulguer.

Soyons indulgents, avec le temps il y prescription, d’autant que l’auteur de cette culture, sans doute repenti, devint ensuite un acteur communal grand pourfendeur  des assuétudes.

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Des arbres marqués au Kauwberg !

Les promeneurs ont pu observer des arbres numérotés au Kauwberg depuis ce printemps.   S’agissait-il d’arbres destinés à l’abattage, à un début de gestion ?

Marie Pairon est bio-ingénieure, doctorante de l'UCL et travaille sur la problématique de l'envahissement des forêts par le Prunus serotina. Elle réalise des prélèvements de feuilles d’arbres dans le but d’analyser le génome de chaque cerisier tardif indiqué. L’analyse génétique permettra d’approcher la dynamique de l’envahissement : tous les cerisiers tardifs du Kauwberg ont-ils un même exemplaire pour origine, dérivent-ils de quelques exemplaires seulement ou de très nombreux exemplaires ?

Les cerisiers tardifs du bois de Verrewinkel (il y en a toute une population près de de la Fondation Strebelle) et ceux du plateau engeland et du Kinsendael ont-ils la même origine, ont-ils une filiation avec ceux du Kauwberg.

Voilà quelques aspects de cette étude de pointe qui se déroule  aussi  dans toute la Belgique et en France jusqu’en région parisienne, dans la forêt de Fontainebleau où le prunus serotina a fait son apparition.

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