K Info 66
Accueil Remonter K Info 35 K Info 36 K Info 37 K Info 38 K Info 39 K Info 40-41 K Info 42 K Info 43 K Info 44 K Info 45 K Info 46 K Info 47 K Info 48 K Info 49 K Info 50 K Info 51 K Info 52 K Info 53 K Info 54 K Info 55 K Info 56 K Info 57 K Info 58 K Info 59 K Info 60 K Info 61 K Info 62 K Info 63 K Info 64 K Info 65 K Info 66 K Info 67 K Info 68 K Info 69 K Info 70 à ce jour en PDF

 

Kinfo 66 - Automne 2007

Table des matières
(en minuscule les titres dont le contenu n'est pas repris sur ces pages)

Éditorial :

Actualités et Brèves uccloises

Le leurre poétique de l’évolution naturelle du Kauwberg

Les propriétaires du Kauwberg 

Échos et Agenda : voir actualités

 

Editorial  

Les 20 années d’actions de SOS Kauwberg-Uccla Natura  se fêteront au Centre Culturel d’Uccle le 2 novembre 2007. Vous trouverez une affiche au centre de ce numéro. Pendant ces 20 années nous n’avons cessé d’œuvrer tant à la promotion de ce site semi-naturel qu’à sa défense.

Nous ne retracerons pas cette - déjà longue - histoire qui est relatée, tel un roman, dans l’ouvrage qui sortira bientôt de presse et sera présenté le 2 novembre, lors de la séance académique .  
C’est une histoire où de nombreux personnages se sont succédés avec un même esprit et une même conviction de défenseurs de la nature. Cette dynamique a amené SOS Kauwberg du stade de défenseur du Kauwberg à celui de Uccla Natura, un relais pour des associations en formation ou moins structurées. Pendant ces vingt ans SOS Kauwberg Uccla - Natura, fidèle à l’esprit qui a été à l’origine de sa création, n’a jamais eu de président mais une équipe soudée d’animateurs. 

Mais restons vigilants, si le Kauwberg est protégé de la spéculation immobilière, son avenir est loin de nous satisfaire car son évolution naturelle va vers une diminution de sa richesse et de sa biodiversité.   C’est d’une gestion réfléchie et concertée que le Kauwberg a besoin, et c’est l’objectif dont nous nous fixons.

Ce but atteint, notre association perdra son « SOS » pour voler sans doute vers d’autres aventures.

Marc De Brouwer
pour le Bureau de SOS Kauwberg asbl - Uccla Natura

Retour en haut de cette page

 

Actualités et Brèves uccloises

Un plan de gestion du cimetière de Verrewinkel

La commune d’Uccle a décidé d’établir un plan de gestion du cimetière de Verrewinkel.  Nous demandions un tel plan dans le mémorandum que nous avions adressé aux candidats avant les élections communales, et nous nous réjouissons de voir que ce point du mémorandum a reçu une réponse positive. Mais cette décision communale est avant tout une bonne nouvelle pour l’environnement du cimetière qui a bien besoin d’une gestion adaptée à sa proximité de sites Natura 2000 et de zones classées.

L’élaboration du plan est coordonnée par le conseiller en environnement M. Geoffroy Marinus et ses collaborateurs. Des études et relevés préalables à l’élaboration du plan ont lieu depuis l’été 2007, et déboucheront sur un plan qui sera présenté au comité d’accompagnement.

Le Broek sera bientôt géré par Natagora Bruxelles

Cela fait maintenant 10 ans que SOS Kauwberg est impliqué dans la gestion du Broek, la zone humide située entre la rue Basse, le chemin des Pêcheurs et la chée de Saint-Job. Nous avons d’abord apporté notre aide à son initiatrice, Dédée Speetjens, avant de reprendre la coordination de la gestion. Lorsqu’il a été question de la création d’une régionale bruxelloise de Natagora, nous leur avons aussitôt proposé de reprendre cette gestion, dont c’est une de ses spécificités. 

Natagora gèrera donc le Broek à partir de l’année 2008 avec l’appoint des bénévoles de SOS Kauwberg. Ce sera aussi la première réserve naturelle gérée par Natgora à Bruxelles. 

L’association  pourrait, ultérieurement, participer à la gestion des parcelles publiques du Kauwberg. Mais cela est une autre histoire… nous vous en reparlerons le moment venu.

Retour en haut de cette page

Le leurre poétique de l’évolution naturelle du Kauwberg

Le poète rêve et nous ravit de ses images, métaphores et visions fantasmagoriques.  Sans doute pour lui, l’équilibre mythique auquel il rêve, ou tel qu’il le ressent est une nature au paysage diversifié, composé de milieux différents et en équilibres mutuels, une nature où coexistent pâtures, prairies de fauche, landes à bruyères ou à genêts, et espaces boisés.

Or, la réalité biologique est tout autre, l’équilibre naturel vers lequel évolue tout espace naturel ou semi-naturel est ce que les botanistes appellent le climax, c’est le stade final de la succession dynamique de la végétation, un état relativement stable, affranchi de l'influence de l'homme et en équilibre avec le climat et le sol. 

Au Kauwberg, ce climax est une hêtraie succédant à une chênaie mêlée de bouleaux, charmes et érables. L’avenir du Kauwberg laissé à lui-même, c’est donc une petite « forêt de Soignes » qui n’aura plus rien à voir avec sa biodiversité actuelle.

Il nous a donc paru utile de faire le point sur les notions de la nature en équilibre telle que définie par les scientifiques et qui peut se résumer en quatre concepts :

1. La nature évolue suivant un processus universel, la succession, définie par son stade final attracteur, nommé « climax » ;

2. Ce dernier présente un certain état de stabilité (productivité, structure, diversité) ;

3. Tout éloignement du « climax » constitue une rétrogression du système ;

4. L’homme est un élément exogène à la nature, pouvant éloigner celle-ci de son état d’équilibre de façon transitoire .

Il faut donc se garder de prendre ses rêves pour des réalités et croire qu’abandonner la nature à elle-même est favorable à celle-ci. C’est un leurre poétique : l’évolution mène au climax, à un boisement généralisé dans le cas du Kauwberg, lui faisant perdre sa richesse et sa biodiversité actuelle. Car, pour reprendre la terminologie, nous sommes en pleine phase de succession, par manque d’intervention humaine. L’homme doit donc intervenir et provoquer une rétrogression pour revenir à un état ancien riche en biodiversité.

Ces notions ne sont pas neuves, même si certains ont l’air de l’ignorer pour des raisons obscures que nous ne comprenons pas. Il y a-t-il des intérêts personnels que nous ignorons ?  

Aujourd’hui, prétendre qu’il ne faut pas gérer le Kauwberg est tout simplement un discours hérétique… les écrits scientifiques relatifs au Kauwberg et faisant autorité ont toujours affirmé le contraire .

Il y a juste vingt ans, au début de la grande bataille du Kauwberg, Martin Tanghe écrivait dans la Revue des R.N.O.B, "réserves naturelles" n° 2 d’avril 1987 :

« En l'absence du pâturage et de la fauche, la pelouse à Fétuque* des brebis et la prairie à Agrostis* et Flouve* évoluent spontanément vers la lande à Genêt qui se développe très vite, mais cède la place tout aussi rapidement au bosquet de Bouleau, puis la Chênaie à Bouleau à laquelle succédera en principe la Hêtraie climax.
si l'on opte pour la sauvegarde des valeurs naturelles du Kauwberg, il ne suffit pas de le soustraire rigoureusement à l'emprise humaine.
Pour qu'il conserve sa richesse biologique et son intérêt culturel,
il faut mettre en œuvre des mesures de gestion écologique visant à maintenir, voire recréer les conditions de milieu favorables aux espèces et communautés vivantes caractéristiques. 

Ainsi, la richesse de l'avifaune est conditionnée non seulement par une structure diversifiée du paysage végétal, mais aussi par l'abondance des arbustes épineux et à fruits charnus qui ne peuvent être maintenus sans interrompre la dynamique spontanée du boisement. 

De même la flore intéressante des prairies ne peut être conservée qu'en maintenant le fauchage et un pâturage plus ou moins intensif, tandis que les marais, sensibles au drainage et au piétinement, doivent être fauchés pour éviter la rudéralisation* et l'invasion par un petit nombre de plantes dominantes. » 

Aujourd’hui, vingt ans plus tard dans la conclusion du livre Le Kauwberg : une campagne à Bruxelles, témoin de son patrimoine, son histoire et de sa biodiversité, le même auteur note :

« Aujourd’hui, cependant, les écologues, naturalistes et défenseurs du Kauwberg déplorent qu’à défaut de maîtrise foncière, le statut de protection dont bénéficie le site empêche paradoxalement la mise en œuvre du plan de gestion commandé en 1994 par SOS Kauwberg et subsidié par l’IBGE !  En fait, la perte de telle ou telle espèce végétale et animale ou association de prairie, n’est peut-être pas irrémédiable, car si un jour la situation se débloque, le débroussaillement, la fauche et le pâturage permettront à la nature de retrouver, au moins en partie, sa diversité d’origine grâce à la mémoire du sol, celle de sa banque de graines ! »

Il n’y a donc qu’une conclusion à tirer et nous la répétons depuis toujours à SOS Kauwberg :


Le Kauwberg a besoin d’une gestion raisonnée et durable pour
rester et redevenir ce lieu riche en biodiversité qui le caractérise.

C’est le travail qu’il nous reste à accomplir ces prochaines années au sein de SOS Kauwberg-Uccla Natura. Nous espérons que les oreilles réceptives des Ministres et Echevins que nous avons rencontrés ces dernières années permettront la réalisation de cette gestion tant attendue et re-créatrice de biodiversité.

Est-il aussi nécessaire de rappeler à chacun que le Kauwberg est une des zones reprises dans le réseau européen Natura 2000 et qu’il doit faire l’objet d’une gestion appropriée. La législation bruxelloise est actuellement à la traine. Suite à la problématique du plateau Engeland il est apparu que l’arrêté bruxellois pris par le Ministre Gosuin devait être revu et remplacé par une ordonnance. Le cabinet de la Ministre Huytebroeck y travaille... 

En Wallonie, le décret du 6 décembre 2001 prévoit quatre moyens pour atteindre les objectifs de conservation du site, soit :
- l'élaboration d'un contrat de gestion active;

- la réforme des mesures de gestion des sites dont la Région wallonne assure déjà la gestion;

- la mise sous statut de réserve naturelle ou de réserve forestière;

- l'adoption par le Gouvernement wallon de mesures particulières de gestion active.

C'est l'arrêté de désignation du site qui précisera les objectifs de conservation, et proposera les moyens à mettre en œuvre parmi les quatre moyens possibles, en fonction de la situation propre à chaque site

Rappelons enfin quelques passages de l’article 6 de la DIRECTIVE 92/43/CEE DU CONSEIL du 21 mai 1992 telle que modifiée :

1. Pour les zones spéciales de conservation, les États membres établissent les mesures de conservation nécessaires impliquant, le cas échéant, des plans de gestion appropriés spécifiques aux sites ou intégrés dans d'autres plans d'aménagement et les mesures réglementaires, administratives ou contractuelles appropriées, qui répondent aux exigences écologiques des types d'habitats naturels de l'annexe I et des espèces de l'annexe II présents sur les sites.

2. Les États membres prennent les mesures appropriées pour éviter, dans les zones spéciales de conservation, la détérioration des habitats naturels et des habitats d'espèces ainsi que les perturbations touchant les espèces pour lesquelles les zones ont été désignées, pour autant que ces perturbations soient susceptibles d'avoir un effet significatif eu égard aux objectifs de la présente directive.

3. Tout plan ou projet non directement lié ou nécessaire à la gestion du site mais susceptible d'affecter ce site de manière significative, individuellement ou en conjugaison avec d'autres plans et projets, fait l'objet d'une évaluation appropriée de ses incidences sur le site eu égard aux objectifs de conservation de ce site. Compte tenu des conclusions de l'évaluation des incidences sur le site et sous réserve des dispositions du paragraphe 4, les autorités nationales compétentes ne marquent leur accord sur ce plan ou projet qu'après s'être assurées qu'il ne portera pas atteinte à l'intégrité du site concerné et après avoir pris, le cas échéant, l'avis du public.

*Ndlr : Rudéralisation : évolution de la végétation vers les plantes croissant spontanément dans les décombres, le long des chemins et les lieux habités ou pollués (enrichis) par l’homme : orties, ronces,  oseilles, etc. Ces espèces sont généralement communes, banales et commensales de l’homme. Certaines plantes invasives, comme la renouée du Japon, sont des plantes rudérales. Fétuque, Agrostis et Douve sont des herbes caractéristiques de certains types de pelouses

Retour en haut de cette page

Les propriétaires du Kauwberg 

 Au milieu du XVIIIe siècle le Kauwberg se trouvent en majorité sur le territoire de la Seigneurie de Carloo et appartenait à différents propriétaires privés et congrégations religieuses. 

Une petite partie était rattachée à la Forêt de Soignes, territoires appartenant, eux, aux Ducs de Bourgogne. Cette forêt domaniale, propriété du souverain, y pousse en effet une langue de terres vers le nord. Cette zone est délimitée par le vallon de l’Eikelenbosbeek, à l’ouest, et la limite de l’actuelle propriété du Lycée français, au nord. Une borne datant de cette époque est située face au parc de la Sauvagère et constitue un des plus anciens éléments du patrimoine ucclois. Ces terrains seront cédés à la Société générale de Belgique à l’époque hollandaise. Elle les vendra en 1831, peu après l’indépendance de la Belgique, à Pierre Meeus (1). Ces terrains furent ensuite divisés en de nombreuses parcelles de part et d’autre de l’avenue de la Chênaie et de la rue de Verrewinkel qui furent bâties à partir des années 1920. De nombreux terrains du Kauwberg le long de l’avenue de la Chênaie, jusqu’à la chaussée de Saint-Job furent acquis par la Compagnie Immobilière de Belgique(2) (+ 6 ha). Cette société a pu réaliser la vente de ses terrains dans le bas du Kauwberg et est à l’origine du lotissement du clos Bourgmestre De Keyser ; il lui reste actuellement 3,5 ha classés. 

Le sud du Kauwberg le long de l’avenue Jacques Pastur forme un autre lot qui appartient à ce jour à la famille Gérard (+ 7 ha).

Les autres terrains qui faisaient anciennement partie de la seigneurie de Carloo restèrent longtemps de grandes propriétés mais changèrent de propriétaires au fil des ans.  

Le bas du Kauwberg après avoir appartenu à la famille Dolez fut morcelé et bâti dès la fin du dix-neuvième siècle, l’actuelle avenue ayant été tracée en 1878. 

Le centre du Kauwberg fut acquis par le brasseur Wielemans (+ 13,5 ha) et la société immobilière Fond-Roy(3) et extension (+ 14 ha). Ceux-ci sont donc propriétaires de plus de 50 % des terrains du Kauwberg.

Les seuls terrains qui sont restés +/- dans leur patrimoine d’origine sont les 4,8 hectares de la Fabrique d’Eglise Saint-Pierre à gauche de l’avenue Dolez. Cette partie de la « Gemeyne Heyde » avait été donnée par Philippe le Bon à l’Eglise d’Uccle en 1432.

Les terrains du Kauwberg sont donc essentiellement des propriétés privées même si la Commune d’Uccle, la Région de Bruxelles-Capitale et les associations (LAK-Fonds Kauwberg) y possèdent quelques parcelles. 

(1) d’après le texte de J.-M. Pierrard,  paru dans "KAUWBERG : Visages d'hier et d’aujourd’hui.
(2) aujourd’hui Immomils-De Waele   (3) actuellement IMMO Fond’Roy

Situation des propriétés fin 2006 :

1)   Compagnie Immobilière de Belgique devenue Immomils-De Waele  (+/- 3,5 ha). en jaune

2)   Succession du brasseur Wielemans = indivision Wielemans - Vanderperre (+/- 13,5 ha) en orange

3)  Société immobilière Fond-Roy et extension cevenue Immo Fond’Roy (+/- 14 ha). en vert

4)   Famille Gérard (+/- 7 ha) : sud du Kauwberg lav. Jacques Pastur et Dolez en rose

5)    Fabrique d’Eglise Uccle Saint-Pierre  (+/- 4,5 hectares) en mauve

6)  Commune d’Uccle   (+/- 0,8 ha).  en bleu au Nord

7)  Région de Bruxelles-Capitale  (+/- 0,5 ha). en bleu au Sud

8) LAK-Fonds Kauwberg (+/-   0,6 ha).  (2 petites zones grisées)

0) correspondant à la numérotation  du plan ci-contre

Retour en haut de cette page

 

Retour en haut de cette page