K Info 52
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kinfo 52 - PRINTEMPS 2004

Table des matières
(en minuscule les titres dont le contenu n'est pas repris sur ces pages)

Éditorial : Enquête plateau Engeland - deuxième

Rapport d’activité 2003

L’utilité des vieux arbres

Promenade oiseaux hivernale sur le plateau Engeland

Lettre à la Commission de concertation

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Editorial - deuxième enquêteau plateau Engeland 

Au moment de la parution de ce Kauwberg Info, le mercredi 31 mars 2004, la Commission de concertation a la lourde tâche de se prononcer sur l’avenir du plateau Engeland.

A SOS Kauwberg, nous espérons que le nouveau projet sera rejeté pour les nombreuses raisons développées par ses défenseurs (notre intervention figure en pages 13 et 14 du présent Kauwberg Info). Nous souhaitons que la commune d’Uccle élabore le PPAS que demandent les habitants ou trouve une solution durable pour préserver le plateau Engeland.

Ce dimanche 28 mars nombreux étaient les supporters du Comité Engeland-Puits. Le stand de SOS Kauwberg a eu un succès mérité par son
soutien apporté aux comités, entre-autres par la publication de plusieurs documents relatifs au plateau. La météo s’est aussi mobilisée!
Un magnifique soleil printanier a illuminé les activités qui se sont déroulées : la promenade matinale (ce jour là on avait perdu une heure de sommeil…), les concerts et animations de l’après-midi... Un présage ?

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Rapport d'activités 2003

 ACTION EN JUSTICE : CHEMINS DU KAUWBERG

Le jugement approche peu à peu, mais n’est pas venu en 2003.
Les conclusions des avocats ont été rentrées début septembre. Si la décision devait être négative, l’Échevin d’Uccle Marc Cools a annoncé publiquement qu’il procèderait à l’expropriation du chemin.

INTERVENTION AU CONSEIL D’État—RECOURS DE PROPRIETAIRES

Poursuite du travail juridique. Notre avocat a remis des compléments d’informations que nous étions les seuls à fournir à notre conseil, comme le plan de gestion et l’étude de J-M Couvreur en 1994, qui ne figurait pas au dossier et apporte des éléments complémentaires quant à la qualité biologique du Kauwberg. Comme quoi notre intervention volontaire est loin d’être inutile L’avis de l’auditeur du Conseil d’État est attendu début 2004.

CLASSEMENT DU KAUWBERG

Suivi de la procédure en cours. Le classement annoncé officiellement par le Ministre Draps est attendu avant les élections régionales de juin 2004.

Nous avons relayé et participé à l’action du comité d’habitant pour délimiter la zone verte du PRAS et ainsi rappeler que sa gestion est toujours en attente… 

ACTIVITES ET VISITES GUIDEES

Nettoyage du Kauwberg le 8 mars

Visites sur le site du Kauwberg :

Une visite le 6 avril, à la demande de la promenade verte à N.O.H.,

Une promenade ornithologique a eu lieu le 11 mai

Une promenade mycologique a eu lieu le 11 octobre en l’absence de Pierre Piérart gravement atteint par la maladie de Lyme.

ENQUETES PUBLIQUES

Plateau Engeland

Nous avons été contactés et avons conseillé les habitants concernés par les deux projets de lotissement en bordure de la zone verte (et future zone Natura 2000). Nous leur avons communiqué notre analyse du PRAS concernant le plateau Engeland et avons étudié le risque d’incidence sur l’environnement proche.

Nous sommes intervenus en commission de concertation en soutien « nature » des comités de quartiers nouvellement constitués. Nos remarques dans le but de protéger la zone Natura 2000 ont été prises en compte.

HET BROEK

En tant que partenaire de gestion, SOS KAUWBERG continue à soutenir l’action de réhabilitation du site « Het Broek », lancée par Dédée SPEETJENS. Le Kauwberg Info servira de relais informatif.

SOS Kauwberg soutient les démarches de Dédée pour que le site soit repris par l’IBGE ou par Natagora.

Nous avons participé à un nettoyage du site le 15 mars, au fauchage autour de la mare fin juin et début juillet, et à l’arrachage des orties/nettoyage du 12 novembre

SITE INTERNET

Le site de SOS Kauwberg continue son développement. L’adresse « Kauwberg.be » nous appartient jusqu’en 2007 au moins. Une dizaine de visiteurs fréquentent nos pages chaque jour. Ainsi 4141 visiteurs ont accédé à nos pages en 2003.

Kauwberg INFO

Comme les années précédentes, nous avons édité les 4 Kauwberg Info prévus en 2003. L’orientation thématique des numéros est appréciée, (particulièrement l’article concernant des vaches Galloway pour gérer une zone naturelle).

FOIRE DE SAINT-JOB.

Participation sous forme de stand avec la collaboration de l’ACQU et de AVES. Les activités ornithologiques proposées par Ludovic ont eu un succès mérité.

Représentation dans d’autres associations.

Participation de nos administrateurs à Inter Environnement Bruxelles (membre de l’assemblée), à Bruxelles Nature, nouveau nom qu’a pris le Front Commun des groupements de défense de la nature en région bruxelloise (2 postes d’administrateur depuis cette année), à l’Entente Nationale pour la Protection de la Nature (en tant que secrétaire francophone). Notre administrateur a en charge la réalisation et la gestion des sites internet de ces deux associations.

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L'utilité du bois mort

Ces informations sont tirées du site internet LPO Champagne-Ardennes: Lisez-le sur le site original où figurent dessins, etc.
http://www.lpochampagneardenne.com/agenda_des_oiseaux/decembre/vx_arbres.htm

Supprimer le bois mort, une branche ou un arbre présentant des signes de faiblesse pour "faire propre" est une pratique encore largement répandue. Ce réflexe contribue malheureusement à éliminer peu à peu les vieux arbres de nos forêts, bosquets, vergers et haies, et met en danger de disparition les espèces qui en dépendent.
Les vieux arbres sont de véritables écosystèmes et un maillon indispensable de l'équilibre écologique d'une plantation. Ils abritent une flore et une faune variées, dont certaines espèces sont de grande valeur écologique. Le maintien de bois mort et de vieux arbres, lorsque les conditions de sécurité sont acceptables, est donc à favoriser.

Le bois mort, source de vie Une évolution naturelle
A la faveur d'une blessure accidentelle (parfois minuscule), de la chute d'une branche (élagage naturel), du sectionnement d'une racine ou d'un élagage, l'arbre peut être contaminé par un champignon. Progressivement, ses filaments microscopiques (le mycélium) digèrent soit la cellulose soit la lignine du bois, ce qui le ramollit.
A ce stade, d'autres champignons, des bactéries, des insectes et des vertébrés interviennent dans la décomposition et forment finalement une cavité. En particulier, le pourrissement permet aux pics de creuser leur loge car ils ne pourraient s'attaquer au bois sain trop dur. Lorsque le mycélium s'est suffisamment développé, les sporophores apparaissent le long du tronc. Couramment appelés "langues de bœuf", ils produisent les spores du champignon. On distingue différentes espèces: le phellin robuste lié au chêne, l'amadouvier sur le hêtre, le polypore du bouleau, le tramète... A terme, l'arbre peut devenir entièrement creux.

Un intérêt pour la plantation
Un arbre creux ou porteur de champignons ne signifie pas qu'il est mort ou qu'il va dépérir rapidement. En effet, les champignons ne s'attaquent qu'au bois mort au centre de l'arbre. Le bois vivant, où circule la sève, reste indemne. De plus, les défenses naturelles de l'arbre isolent les zones contaminées en les compartimentant.
Aussi, un arbre fruitier continue à produire des fruits. La présence de cavités favorisant la nidification des oiseaux (mésanges charbonnières en particulier) contribue à la lutte biologique contre les parasites des fruitiers (carpocapses) et améliore la production. D'autre part, et contrairement aux idées reçues, un arbre creux, plus souple, résiste autant aux tempêtes qu'un arbre "sain" .

Un écosystème riche
Outre les champignons, des mousses et des lichens variés se développent sur l'arbre sénescent. Certaines plantes utilisent le terreau de bois en décomposition pour y germer. De nombreux insectes xylophages (mangeurs de bois), parfois très rares, profitent de l'aubaine pour pondre. Les scolytes et les petits longicornes ont des larves se nourrissant du bois vivant.
Proches de l'écorce, elles sont parasitées par des guêpes solitaires ou mangées par les fourmis. Les grands longicornes, comme la magnifique Rosalie des Alpes, ont des larves qui rongent les parties mortes du bois. Lorsque le bois est bien décomposé en terreau, des scarabées comme la cétoine, le lucane cerf-volant, le rhinocéros et le dorcus, peuvent intervenir. Toute cette vie attire bien des gourmands: blaireaux, sangliers, pics, grimpereaux, sittelles...
Les fissures, cavités, souches, racines déterrées servent d'abris à quantité d'animaux: cloportes, araignées, escargots, couleuvres, tritons, salamandres, crapauds. Les grimpereaux installent leur nid dans les fissures de l'écorce. Les pics n'occupant leur cavité qu'une seule année, de multiples espèces s'y succèdent année après année: mésange, sittelle, gobe-mouche, étourneau, torcol, hulotte... Les petits mammifères, hermine, fouine, martre, genette, écureuil, loir, lérot, muscardin... y trouvent des abris très appréciés. Les vieux arbres sont aussi essentiels à plusieurs espèces de chauves-souris.

En pratique

Veiller à la sécurité du public
Lorsque le vieil arbre menace une voie publique ou une habitation ou bien lorsque le site accueille du public, son diagnostic par un professionnel est indispensable. La sécurisation par élagage peut alors s'avérer nécessaire. Sur site, il est préférable de maintenir l'arbre et de détourner un chemin le longeant ou bien d'entraver l'accès autour de l'arbre (plantations ou clôture, signalisation...). Votre responsabilité pouvant être engagée en cas d'accident, prenez les précautions nécessaires auprès de votre assureur. !

Maintenir les arbres sénescents ou morts debout partout où cela ne pose pas de problème en terme de sécurité : arbres remarquables isolés, vergers ou haies, bosquets ou bois.
En forêt, on veillera à ce que la gestion sylvicole maintienne :
- un réseau d'îlots de 1 à 5 hectares où de vieux arbres sont concentrés (au moins 5 arbres morts ou sénescents de gros diamètre et debout à l'hectare),
- au moins un arbre sénescent ou mort à l'hectare,
- 1 à 10 arbres à cavités pour 5 hectares.

Eviter d'effectuer des travaux sur ces arbres
Les traitements des arbres atteints par des champignons (curetage, badigeon, ciment, mastic, fongicides...) ont été progressivement abandonnés car inefficaces, voire nuisibles! Le mieux est de ne rien faire. Toutefois, une taille d'éclaircie ou une diminution de la couronne peut s'avérer nécessaire pour réduire la prise au vent. A cette occasion, la création de longues fractures (par treuillage des branches ou de la cime) semble préférable à la repousse et visuellement plus naturel que le tronçonnage, d'après des expériences menées en Grande Bretagne. Des sangles ou haubans peuvent consolider une branche fragile. Si l'abattage est indispensable, laissez sur pied le plus de tronc possible.
L'automne est la saison la moins perturbante pour la faune pour effectuer ces travaux. Ils doivent être effectués par des professionnels pour des raisons évidentes de sécurité.

Conserver le bois mort tombé
Au lieu de brûler le bois d'élagage ou tombé, il est intéressant d'en faire des tas de bois ou des fagots à installer au sein de la végétation pour ralentir son dessèchement. Les souches, coupées haut (jusqu'à un mètre de haut), ou les arbres déracinés par une tempête doivent aussi être laissés sur place dans la mesure du possible. Certains troncs abattus peuvent être ré-érigés sur place et même creusés artificiellement.

Créer artificiellement un "vieil arbre"
Dans les jardins ou les boisements où de vieux arbres n'existent pas, il est possible d'accélérer la formation de cavités en conduisant de jeunes arbres en têtard.
Planter dans le sol, dans le couvert d'une haie, un arbre fraîchement abattu ou tombé et le laisser se décomposer est une solution simple. Le transfert de son lieu d'origine (soumis à l'autorisation du propriétaire) doit se faire l'hiver, pendant le repos des larves qu'il héberge, et vers un endroit suffisamment boisé pour que le cycle des insectes se perpétue. Le tronc peut être creusé artificiellement et rempli de terreau de bois en décomposition. L'abandon à l'ombre ou bien au soleil de tas de bois de 1 à 2 m3, non traité et recouvert de son écorce, et l'entretien d'un tas de terreau de bois, recouvert d'écorces, de brindilles et de branches permettent aussi d'accueillir une faune variée.

Penser à la nouvelle génération: les jeunes arbres plantés aujourd'hui formeront les cavités de demain... Choisissez des essences indigènes, plus favorables à la faune.

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Promenade hivernale au plateau Engeland

La journée de ce dimanche 1er février s’annonçait mal, vent et pluie battaient en tempête et quelques uns de nos amis préférèrent la protection douillette de leur home. Les embruns se succédaient pratiquement jusque 9 heures, l’heure de notre rendez-vous. C’est avec ponctualité qu’une dizaine de courageux qui avaient décidé de braver les intempéries retrouvèrent notre guide Ludovic Petre. Fées et elfes devaient nous attendre car ils écartèrent lentement les nuages d'un coup de baguette magique, et firent venir le plein soleil à nous.

Des l'entrée sur le plateau, le long du Chemin du Puits nous avons pu observer de nombreux oiseaux qui affectionnent les buissons. Nous avons observés différentes mésanges : bleues, charbonnières, à longue queue, boréales, et avons entendu le chant vigoureux du troglodyte, la petite mélodie de l’accenteur mouchet, les croassement des corneilles, jacassement des pies, cris d’une petite bande de perruches à collier et le martèlement d’un pic au loin.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le bouquet d’aulnes qui forment une petite aulnaie d’altitude en bordure de la zone verte à haute valeur biologique. La présence d’aulnes, courante dans les fonds humides, est beaucoup plus rare à cette altitude et indique la présence d’eau à faible profondeur. A cet endroit, nous avons observé un groupe de tarins des aulnes étroitement liés à cet arbre dont ils se nourrissent des graines de ses fruits (petits cônes en forme de pomme de pin).

Ces petits oiseaux aux couleurs vertes et jaunes ont fait l’objet d’actes de tenderie à l’époque où cette activité était encore autorisée à Bruxelles et l’un des participants se souvenait d’avoir vu des petites gens venir ainsi capturer des oiseaux sur le plateau dans les années soixante. Les associations de défense des oiseaux ont réussi à interdire ce triste commerce et la détention d’oiseaux encagés est ainsi heureusement passée de mode. Quand on voit l’effet négatif sur la détention de petits poissons-clown suite au succès du dessin animé Nemo, espérons que les studios Disney n’auront pas l’idée de choisir un oiseau pour héros qui relancerait ce triste engouement …

Quelques uns d'entre-nous se sont ensuite dirigés vers la clôture qui borde les champs de l'institut Pasteur où ils ont pu un observer pendant plusieurs minutes un groupe de quatre roitelets très actifs à quelques mètres d’eux.

Pendant ce temps le groupe descendait vers le Kriekenput.

Le groupe reformé, nous avons traversé la réserve en empruntant pour la première fois le sentier de la promenade verte en cours d’aménagement et avons longé la rue Engeland jusqu’à l’ancienne carrière avant de revenir sur nos pas. Nous nous sommes arrêtés pour observer d’autres tarins des aulnes, des roitelets huppés bandeau, un grimpereau des jardins qui descendait le long d’un tronc au Kinsendael,

Ensuite nous sommes revenus sur nos pas pour rentrer dans le plateau en longeant le talus du chemin de fer. Un peu plus loin, les pluies de janvier aidant, la mare du tetteken elst atteignait un niveau inhabituel, visiblement un problème d’évacuation. Un couple de canards colverts profitait du calme des lieux.

Le moment le plus extraordinaire de la promenade eut lieu dans la zone boisée lorsque Ludovic entendit le chant plaintif du bouvreuil pivoine. Sous les arbres il est très difficile de localiser un oiseau, d’autant que le son a l’air de venir tantôt d’un côté, tantôt de l’autre… Sauf que Ludovic, talentueux imitateur, se mit à siffler comme lui et se posta ainsi en concurrent du bouvreuil : c’était à celui qui persuaderait l’autre qu’il était le plus fort et que ce territoire lui revenait de droit. Et Ludovic gagna ! Nous vîmes alors passer le bouvreuil au-dessus de nos têtes pour disparaître dans les hauts arbres non loin de l’avenue de la Chênaie. Nous étions ébahis par le magnifique appeau de Ludovic qui nous expliqua qu’il ne fallait pas abuser de cet outil pour débusquer les oiseaux car cette concurrence inédite était aussi fort perturbatrice.

Au moment de nous séparer, passé midi, un dernier regard vers le ciel conclut notre ballade-observation par le vol d’une buse qui s’élevait au dessus de la vallée du Geleytsbeek et s’éloignait vers Drogenbos.

Lettre envoyée par SOS Kauwberg à la Commission de concertation

Objet : Enquête publique concernant le lotissement du plateau Engeland Dossier 476 bis

Mesdames, Messieurs,

Ne pouvant vous assurer de notre présence lors de la commission de concertation du 31 mars 2004, nous souhaitons vous faire part des remarques que nous vous communiquons ci-dessous. Pouvez vous transmettre copie de cette lettre à chaque membre de la commission de concertation et en faire état lors de la réunion de concertation qui examinera cette demande.

Nous étions intervenus lors de la première enquête publique pour faire état de différentes craintes relatives à ce projet de lotissement.

Malgré l’affectation prévue au PRAS, les défenseurs de la nature demandent que cette partie du plateau Engeland soit préservée de l’urbanisation et que cet espace semi-naturel soit intégralement maintenu en zone verte.

Mais dans l’urgence, nous demandons que ce projet de lotissement soit refusé pour le motif principal que toutes les mesures de nature à limiter son impact sur le fragile environnement qui l’entoure n’ont pas été prises et ne sont même pas envisagées.

Nous souhaitons intervenir au sujet des risques que le projet fait courir à la ZVHB avec pour conséquence d’en amoindrir gravement et durablement la qualité biologique.

Nous demandons que soit respectée la directive européenne relative aux habitats repris dans le réseau écologique européen dit réseau Natura 2000. Nous estimons ainsi qu’une étude d’incidence réalisée par un bureau indépendant est la seule qui réponde à la directive européenne dont nous reproduisons un extrait où nous avons mis en gras les points sur lesquels nous insistons :

Extrait de la DIRECTIVE 92/43/CEE DU CONSEIL du 21 mai 1992
concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages :
« Article 6.3. Tout plan ou projet non directement lié ou nécessaire à la gestion du site mais susceptible d'affecter ce site de manière significative, individuellement ou en conjugaison avec d'autres plans et projets, fait l'objet d'une évaluation appropriée de ses incidences sur le site eu égard aux objectifs de conservation de ce site. Compte tenu des conclusions de l'évaluation des incidences sur le site et sous réserve des dispositions du paragraphe 4, les autorités nationales compétentes ne marquent leur accord sur ce plan ou projet qu'après s'être assurées qu'il ne portera pas atteinte à l'intégrité du site concerné et après avoir pris, le cas échéant, l'avis du public.»

La directive européenne relative au Réseau Natura 2000 demande donc de préserver l’intégrité de ce type de zone et de prendre les mesures nécessaires à ce qu’aucun impact direct ou indirect ne puisse affecter ces zones. Le rapport d’incidence du dossier de demande de lotissement ne répond pas à cette recommandation. Seule une étude d’incidence peut envisager tous les risques encourus.

En voici un, à titre d’exemple…

Comme chacun sait le projet est situé en amont du Kriekenput et le long du Kinsenbeek.

La nature du sol dans cette partie de la région bruxelloise est bien connue et peut se résumer en une succession de couches (du haut vers le bas) de terre arable argilo-limoneuse – sables lédiens et bruxelliens – argile. Les eaux pluviales, après avoir pénétré le sol percolent lentement au travers des sables qui agissent comme une éponge formant tampon, avant de résurgir dans les vallées. Tout cela est bien connu des géologues. Ce qui l’est moins par contre c’est le trajet emprunté par ces eaux, lié aux épaisseurs et disposition des différentes couches sur le plateau. Ces couches ne sont pas uniformes et présentent une grande variabilité. Ainsi des ruisseaux souterrains, de même que d’importantes poches d’eau peuvent exister à faible profondeur (jusqu’à 3 mètres de la surface) sans que cela n’apparaisse.

A la limite de la Zone Verte à Haute Valeur Biologique et partiellement dans la zone constructible,  à proximité des lots B3, B4 et B5, se trouve une ancienne plantation d’aulnes glutineux qui s’est étendue spontanément et témoigne de la présence d’eau à proximité de la surface. Cette présence d’aulnes en altitude est rare car l’aulne, même s’il peut être planté en terrain peu humide, n’y prospère pas. Cela pourrait correspondre à une anomalie géologique, une « bulle d’argile » proche de la surface, avec pour conséquence une réserve d’eau à faible profondeur. Construire dans ou à proximité d’une telle formation géologique peut avoir un impact important et des conséquences insoupçonnées sur le bassin versant du Eikelenbosbeek/Kinsenbeek : des sources peuvent être asséchées, des ruisseaux souterrains détournés.

Seule une étude hydrogéologique fine des lieux nécessitant de nombreux sondages peut déterminer les incidences des constructions sur le sous-sol et la circulation des eaux souterraines. Une telle étude doit être un préalable à tout plan de lotissement qui prend réellement (c’est-à-dire dans ses réalités biologique, hydrologique et géologique étroitement liées) en compte la protection de la Zone Verte à Haute Valeur Biologique.

Nous souhaitons émettre d’autres remarques à titre accessoire. Certaines ont déjà été formulées lors de la première enquête publique et ne semblent pas avoir été prises en compte par les promoteurs.

● Nous lisons avec étonnement dans le cahier des prescriptions littérales que : « Lorsque la zones de cours et jardin est comprise dans une « Zone d’espace vert » du PRAS telle qu’indiquée sur le « Plan de lotissement - PL203 » (concerne les lots M27 à M31, M46 et M53), une attention particulière est donnée à l’aménagement de telle sorte qu’il contribue à la conservation et à la régénération du milieu naturel » (p. 11) On lit plus loin « Y sont également autorisées des terrasses… sauf lorsqu’une « zone verte » du PRAS se superpose à la zone » (p. 15)
Le PRAS envisage bien des Zones Vertes à Haute valeur Biologique là où de l’habitat existe déjà (au Kauwberg par exemple) mais pas que l’on puisse assimiler une telle zone à un jardin.

● Au sujet du répertoire des essences reprises aux annexes 1 et 2 du cahier des prescriptions littérales on s’étonnera de n’y trouver ni l’aulne glutineux, ni d’autres arbres fruitiers que pommier et poirier (qui devraient être choisis parmi les variétés recommandées par M. Lateur de la Station de Gembloux) ; pruniers et pêchers doivent y trouver une place, de même que le cerisier de Schaerbeek, variété de cerisier qui entrait dans la fabrication de la Kriek-lambic et fait partie du patrimoine du plateau Engeland où elle était cultivée (voir à ce sujet le Kauwberg Info 51 en annexe). Cette petite griotte plate est présente sur le plateau et doit être préservée ; elle doit même être promue et devenir le symbole des lieux.

De cette même liste il faudrait supprimer le chêne sessile qui est absent du plateau où dominent de magnifiques chênes pédonculés. De toute façon elle n’est qu’indicative ! Autrement dit cette liste n’est qu’une pâle couche verte pour faire passer la minéralisation des lieux et le béton…

● Le projet n’indique pas comment la promenade verte pourra s’intégrer au front bâti de part et d’autre du chemin du Puits entre l’av. de l’Hélianthe et la rue Engeland en bordure de lotissement. Elle ne pourra même pas se réaliser si les constructions se font à front de rue au chemin du puits. Il faudra revoir le projet dans cette zone et prévoir un accès depuis l’intérieur du lotissement afin de permettre la réalisation des aménagements relatifs à la promenade verte. Le lotissement ne devrait aussi prévoir qu’un seul accès afin de ne pas multiplier les carrefours communs avec la promenade verte régionale. L’assiette en bordure de lotissement pourrait être cédée à l’IBGE, tout comme les promoteurs proposent de le faire pour la zone qui est en ZVHB

● La voirie d’accès dans le prolongement de l’av. de l’Hélianthe ne respecte les 15 m de recul fixés par l’avis de la Commission de concertation concernant le premier projet.

● Le projet va engendrer un afflux de trafic que les promoteurs minimisent dans leur rapport d’incidence qui est constitué à plus de 60 % par des questions liées à la mobilité. Le PRD et le PRAS ont pourtant prévu une halte du RER (ligne 26) à proximité du Lycée Français. Le rapport d’incidence, pas plus que les plans ne prévoient de chemin d’accès vers le chemin de fer même s’ils mentionnent celle-ci pour le futur. Cette halte du RER devrait pourtant permettre de limiter l’impact du lotissement en terme de voitures. Il est donc souhaitable que le lotissement ne puisse se réaliser qu’après la mise en service de la halte « Lycée français » sur la ligne 26.

Sol et Eau (rapport d’incidence et prescriptions)

Le projet prévoit des citernes à eau de pluie ainsi que des citernes tampon dont le circuit d’évacuation des trop-pleins seront reliés à un bassin d’orage enterré, avant que les eaux soient réinjectées en aval du pont du chemin de fer. Il prévoit aussi des puits perdus pour les immeubles.

Il nous apparaît qu’il y a là des risques potentiels de pollution (directs et indirects par infiltration) de la zone marécageuse du Kriekenput. La solution est de collecter ces eaux vers un bassin de décantation à ciel ouvert, un étang, par lequel les eaux transiteraient avant d’être dirigées vers le réseau hydrologique existant. Ce bassin servirait aussi de bassin d’orage et permettrait aussi d’observer tant visuellement qu’olfactivement des pollutions accidentelles des eaux pluviales. (Imaginons une bouteille de dérivés pétroliers malencontreusement renversée lors de travaux de peinture qui polluerait tout le réseau). Pour cette raison une vanne de vidange de la pièce d’eau reliée au réseau d’égouttage des eaux usées doit être prévue pour vidanger l’étang en cas de pollution. L’étang serait suivi d’un bassin planté d’espèces épuratrices des eaux, un lagunage en quelque sorte.

Les auteurs de projets agissent comme si les eaux de pluies ne pouvaient pas être accidentellement polluées. Ils ignorent le principe de précaution. La solution proposée ci-dessus garantit l’intégrité de la zone classée du Kriekenput et respecte l’esprit de la directive européenne sus-mentionnée.

Vous remerciant Mesdames, Messieurs, de l'attention que vous apporterez à ces remarques, veuillez agréer nos sentiments distingués.

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