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Kinfo 69 - Eté 2008

Table des matières
(en minuscule les titres dont le contenu n'est pas repris sur ces pages)

Éditorial :

Actualités et brèves uccloises
La situation de l’étang du Parc de la Sauvagère 

 Les papillons d’Uccle

Échos et Agenda : voir actualités

 

Editorial  

Cette année, les membres de SOS Kauwberg travaillent en collaboration avec le groupe mobilité de l’ACQU à mettre sur pied un rallye à vélo qui sera organisé pour la première fois lors de la journée sans voiture de septembre.

L’idée est de relier les différents sites semi-naturels et d’en proposer la visite. Nous en reparlerons en septembre ...

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La situation de l’étang du Parc de la Sauvagère 

La jeune Régionale de Natagora Bruxelles, par la voix de son Président
Pierre Lambelin s’insurge assez naturellement contre la situation de l’étang du parc. Il est vrai que cet étang a été un important lieu de ponte des batraciens jusqu’au début des années 1980 tant que le parc n’était qu’un lieu de rendez-vous des sportifs et basketteurs. 

La situation a progressivement changé lorsque le parc a commencé à accueillir des animaux et oiseaux domestiques et d’apparat. La viabilité des pontes a alors fortement chuté. Jusque là, les têtards ne faisaient l’objet que de la seule prédation humaine : les écoles de la commune étaient alors régulièrement approvisionnées en têtards pour alimenter les aquariums de classes, où, sous prétexte de leçon de choses, les jeunes batraciens mourraient ensuite lamentablement ; on n’était qu’au début de la prise de conscience de l’écologie et de l’environnement. A cette époque, les oiseaux d’étangs ne séjournaient pas de façon permanente, si ce n’est l’un ou l’autre couple de Colverts sauvages de passage en hiver.

Les pontes des batraciens ont progressivement diminué suite à la prédation des palmipèdes vivant en permanence sur l’étang lorsque le parc de la Sauvagère, à l’initiative de l’échevin Georges Solau, a été transformé en un lieu destiné avant tout aux jeunes enfants. De nombreux animaux ont été accueillis et de nouveaux enclos aménagés. Moutons, chèvres, ânes, "lama", lapins, paons, poules, canards, oies et cygnes ont fait le bonheur des enfants et ont envahi l’étang qui s’est rapidement eutrophisé, rendant toute vie aquatique impossible par manque d’oxygène dans l’eau.

Les années 1990 ont rendu toute reproduction d’amphibien impossible par cette présence de nombreux animaux d’eau autour de l’étang (il y a eu jusque 4 couples de canards + 7 oies + 2 cygnes en même temps sur cette pièce d’eau !). Il faut se rappeler que régulièrement de nouveaux animaux apparaissaient aux portes de la Sauvagère qui, à cette époque, est pratiquement devenu un centre d’abandon d’oiseaux palmipèdes et de poules et lapins.

L’arrivée des renards à Uccle a eu un effet régulateur sur le nombre d’oiseaux en semi-liberté, mais cela n’a pas suffit à rendre l’étang propice à la vie et à son développement. L’installation d’une fontaine permettant l’oxygénation de l’eau a aussi eu un effet bénéfique. La commune a aussi suivi les recommandations du Docteur Sténuit, président du Conseil supérieur de la Nature à Bruxelles, qui demandait de limiter le nombre d’oiseaux.

La situation et la qualité de l’eau est donc aujourd’hui meilleure que celle d’il y a dix ans et des reproductions d’amphibiens deviennent à nouveau possible. Se pose alors la question du conflit entre la fonction récréative et la fonction naturaliste : oiseaux d’eau et batraciens cohabitent avec difficulté sur ce petit étang. 

Quelles solutions peut-on alors envisager pour rendre la reproduction des amphibiens à nouveau possible ?

Option 1 - celle envisagée par M. Lambelin : faire de l’étang une réserve naturelle et enfermer cygnes, canards et oies…

Option 2 - clôturer partiellement l’étang et y réimplanter quelques roseaux auxquels les pontes pourront s’accrocher.

Option 3 - créer en un autre endroit du parc une mare de type naturelle avec végétation de zone humide, clôturée et réservée à la reproduction des animaux aquatiques et aux amphibiens. Idéalement la mare devrait être située dans un espace aéré afin que la lumière y pénètre bien et que la vie aquatique végétale aille de pair avec la reproduction des batraciens. 

La troisième solution nous semble la meilleure, elle permet d’allier le côté récréatif et pédagogique du parc avec les aspects écologie, réserve naturelle et biodiversité.

Vu le statut urbanistique du parc qui est un site classé et élément du réseau Natura 2000, il faudra consulter la Commission Royale des Monuments et Sites et Bruxelles Environnement pour avoir leur avis et leur accord. Uccle compte un expert en batracien qui pourrait être avantageusement consulté sur l’exposition d’un éventuel lieu de création d’une mare semi-naturelle : M. Hellin de Wavrin habitant av. Fond Roy.  Ce serait un projet positif de la Commune d’Uccle, améliorant la biodiversité d’un site Natura 2000, en synergie avec le travail qui est déjà réalisé pour la gestion du cimetière voisin.

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Découvrez les papillons bruxellois au Kauwberg

Une vaste enquête régionale a débuté en 2006 pour établir l’inventaire des papillons bruxellois. S’il est difficile de distinguer une plante d’une autre ou un oiseau passereau d’un autre, la détermination des papillons de jour est moins compliquée pour deux raisons : leurs couleurs souvent éclatantes et leur nombre limité. Une petite trentaine de papillons sont susceptibles d’être trouvés à Bruxelles. Aussi, avec d’autres associations et habitants de la Région, nous sommes nous lancés dans le projet en 2007, à la suite de sa présentation au Centre Paul Duvigneaud en mars. La carte ci-dessus était alors très pâle au sud de Bruxelles, et les nombreuses observations réalisées à Uccle, au Kauwberg et dans ses environs ont donné le résultat que vous avez sous les yeux.

 

Cette carte a été établie par l’Inbo (Instituut voor Natuur en Bosonderzoek) à la demande de l’IBGE qui lui a confié la mission d’établir l’inventaire bruxellois qui devrait paraître en 2009.

Cette année est donc l’occasion de parfaire et préciser les données de l’an passé.

 Les photos et dessins de cette revue sont en noir et blanc, vous trouverez les papillons en couleurs sur www.kauwberg.be/papillons.htm

 

 

 

La diversité des milieux : prairies pâturées, landes herbeuses, ronciers de lisière, champs d'orties, bois, sous-bois et potagers font en sorte que la plupart des papillons recensés en région Bruxelloise sont présents au Kauwberg. Sait-on suffisamment que les chenilles de plusieurs de ces papillons sont étroitement liées à une plante hôte que l'on a tendance à faire disparaître de nos jardins : l’ortie. Et que la suppression des orties fait disparaître ces beaux papillons ! Chaque papillon ayant sa -ou ses- plantes hôtes (nourricières) où se développent ses chenilles, la disparition d'une espèce végétale ou la modification du couvert végétal a une influence directe sur sa présence ou sa disparition. Une bonne gestion du Kauwberg devrait permettre de restaurer sa biodiversité, mais elle se fait attendre....

En attendant chacun peut aider au maintien de la biodiversité en rendant son jardin accueillant pour les papillons et pour la biodiversité en général. Quelques conseils à ce sujet vous sont proposés en fin de ce dossier. 

Depuis quelques années certains papillons se font plus rares. L'utilisation des insecticides et herbicides en serait-elle la cause ? Si par bonheur vous observiez l'un de ceux-ci, communiquez-nous vos observations en précisant si possible leur localisation afin que nous puissions confirmer votre observation et tenter de photographier l'insecte.

Faisons l’inventaire des 20 papillons de jour (sur les 28 papillons recensés à Bruxelles)  observés au Kauwberg. Nous vous les présentons par groupe de couleurs.  

La famille des papillons "blancs" est représentée par 4 espèces, parfois difficiles à distinguer, surtout au vol : l'Aurore, la Piéride du choux, la Piéride de la rave et la Piéride du navet (trois plantes de la famille des crucifères). Les piérides volent de façon presque continue à la recherche de partenaires, de nourriture et de la plante hôte pour ses chenilles. 

l'Aurore (Anthocharis cardamines), papillon aussi appelé cardamine car cette fleur des prés humides est, avec l'alliaire, la principale plante nourricière de sa chenille. C'est un papillon printanier qui s'observe dès le mois de mars mais qui disparait en été. Le mâle est plus facilement reconnaissable avec ses taches orangées aux ailes.

La Piéride du choux (Pieris brassicae) est la plus grande de nos piérides. Ses ailes sont brodées de veines bien noires (plus discrètes, grisâtres pour l’espèce suivante, Pieris rapae). 

Piéride de la rave  (Pieris rapae) , dont la chenille se nourrit de différentes crucifères, dont les choux cultivés. Comme les deux autres espèces de Pieris de chez nous, elle vole en deux
 générations : une printanière et une estivale.

La Piéride du navet (Pieris napi) est une petite piéride reconnaissable aux veines foncées qui marquent ses ailes tant au repos qu'étalées. 

Quelques beaux papillons colorés de rouge et d'orangé (famille des Nymphalidés)

Le Paon du jour (Inachis io) hiberne à l'abri, parfois dans les maisons. Il se réveille au printemps, dès les beaux jours et pond  sur les orties où sa chenille vit en colonie. Les adultes nés de l'année volent à partir de juillet, hivernent et se reproduisent au printemps qui suit. L’intérieur des ailes est  rouge-bordeaux foncé et marqué de 4 ocelles bleutées 

Vulcain ou Amiral (Vanessa atalanta).  Les papillons que nous observons chez nous proviennent soit de souche indigène, soit d'individus migrateurs. Ces derniers remontent du sud lors des périodes de fortes chaleurs.  Les adultes hivernent.  Les chenilles se nourrissent de feuilles d'orties. En automne, les papillons recherchent les fruits fermentés tombés au sol. L’intérieur des ailes est noir profond, ceinturé d’orange vif et taché de blanc    

Belle Dame ou Vanesse du chardon (Vanessa cardui). 

Ce papillon est migrateur; sa chenille se développe sur les chardons (d'où son nom) mais aussi sur d'autres plantes telles que les orties,...

L’intérieur des ailes est orange pâle, bordé de gris-noir,  taché de blanc   

 

Le Robert le diable  (Polygonia c-album : le "c" blanc de son nom est visible lorsque ce papillon ferme ses ailes) est un papillon qui se rencontre à partir du mois de mai.. Il a un cycle biologique en deux générations la première printanière (mars-avril) et la seconde estivale (juin-octobre). Les chenilles se développent sur l'ortie et le houblon. Dans tous les cas le papillon adulte (imago) hiverne.  L’intérieur des ailes est  orangé 

Les papillons suivants qui étaient pourtant courants il y a quelques années se font plus rares 

La Petite tortue (Aglais urticae),  comme son nom latin l'indique, ne vit que de l'ortie où se développent ses chenilles. Il hiberne l'hiver.  Protéger les orties et en laisser subsister est vital pour ce papillon très présent dans les friches. L’intérieur des ailes est  orangé, bordé de taches bleues.

La Carte géographique (Araschnia levana)  doit son nom aux dessins du dessous des ailes.  La chenille se nourrit d'orties. Les œufs sont pondus l'un sur l'autre et forment des entassements filiformes sur les feuilles de la plante nourricière. Deux générations : une printanière dont le dessus des ailes est orangé, et une estivale, dont les ailes sont brunes-noires. Parfois une troisième génération  certaines années chaudes en automne dont les dessins sont intermédiaires aux deux générations normales.  

Trois autres papillons plus discrets, de la sous-famille des Satyrinés sont souvent abondants au Kauwberg. Ils ont plusieurs points communs : ils sont courants, leur couleur dominante est le brun, leurs chenilles se développent sur les graminées des prairies et des friches.  

Le Tircis (Pararge aegeria), est observable dès fin avril car il hiberne sous forme de chrysalide qui se métamorphose dès les premiers beaux jours du printemps. Deux générations, dont les chenilles raffolent d'herbes (chiendent et autres graminées) se succèdent sur l'année, une au printemps, l'autre en été.  On  observe souvent le vol d'une paire d'individus. Il ne s'agit pas de la parade nuptiale entre un mâle et une femelle mais de combats territoriaux entre mâles… On peut aussi qualifier le Tircis de papillon entre ombre et lumière car les mâles défendent bravement leur petit rayon de soleil. On les rencontre donc souvent dans les sous-bois clairs, les parcs, les jardins.  

Le Myrtil (Maniola jurtina)  est observable de juin à septembre 

Sa chenille hiberne, enterrée dans le sol, et se chrysalide au printemps après un bon repas de jeunes  herbes fraîches. Il peut voler en grand nombre dans les zones herbeuses ou dans la grande prairie à vaches du Kauwberg.

Le Tristan (Aphantopus hyperantus) vole de juin à août.  La chenille apprécie les graminées et hiverne dans le sol. Les adultes volent autour des ronciers où ils butinent et y disparaissent par moment sous les tiges épineuses.  Le revers de ses ailes est marqué d'un nombre variable de points (ocelles). L'intérieur des ailes est foncé; il compte de 2 à 8  ocelles chez les femelles et aucune chez les mâles. 

L'Amarylis (Pyronia tithonus) vole en juillet-août.  

Son écologie est semblable aux précédents si ce n'est qu'il butine parfois les arbres à papillons des jardins et potagers.  Le revers de ses ailes est marqué d'une ocelle noire marquée de deux points à l'extérieur des ailes supérieures et de petites ocelles brunes ponctuées de blanc aux ailes inférieures 

le Machaon ou Grand Porte-queue ( Papillio machaon) est un magnifique papillon coloré qui pond de superbes chenilles colorées se développant sur les ombellifères . Dans les potagers, elles affectionnent le feuillage des carottes, fenouil et aneth. La chenille à points orangés se strient de vert avec l’âge. 

Deux "petits bleus" ou azurés fréquentent régulièrement notre région bruxelloise  

L'Azuré des parcs (Celastrina argiolus) est un papillon vif et discret, presque blanc-gris lorsque ses ailes sont repliées et ne montre sa couleur bleue qu'ailes déployées, lorsqu'il vole en hauteur, passant d'un jardin à l'autre en ville. La génération estivale de ce joli papillon pond ses œufs sur les bourgeons et boutons floraux des lierres alors que la génération de printemps se contente de divers arbustes (cornoulillers, houx, robiniers). Il hiverne sous forme de chrysalide accrochée aux feuilles (et donc se doit de choisir une plante arbustive ne perdant pas ses feuilles en hiver…). 

L'Azuré commun (Polyommatus icarus) a le revers brun et l’intérieur des ailes d’un beau bleu chez le mâle, plus discret chez les femelles. Il pond sur de nombreuses plantes basses de la famille des légumineuses (trèfles, lotiers, etc.). Sa chrysalide attend le printemps dans la litière du sol.  

Les Hespéries sont de petits papillons orangés au gros abdomen.

 La Sylvaine (Ochlodes venata) pond sur l'herbe et fréquente les ronciers avoisinants. 

L'Hespérie du dactyle (Thymelicus lineola)  espèce estivale dont la chenille se nourrit de graminées a le bout des antennes orangée, ce qui le distingue de la Bande noire (Thymelicus sylvestris ), une autre espèce très proche au bout des antennes noir.

Les deux espèces volent communément ensemble.  

Une dernière famille de papillons orangés est celle des Théclas et Cuivrés.

 Le Cuivré commun (Lycaena phlaeas) a pour plantes hôtes les oseilles sauvages ou rumex.

 Des papillons « de nuit » volent aussi le jour.

 Le Moro sphinx (Macroglossum stellatarum ) est un nouveau venu depuis 2003, témoin du réchauffement climatique (?), le sphinx « colibri » butine tout en volant sur place. 

 Le Lambda (Autographa gamma) est une noctuelle caractérisée par la lettre grecque qui  marque ses ailes. La Pyrale pourprée est un petit papillon brun rouille aux taches jaunes. On peut observer de nombreuses autres pyrales aux couleurs claires, plus ou moins transparentes qui volent brièvement et filent  se cacher sous une feuille.

Le Minime a bandes jaunes ou Bombyx du chêne (Lasiocampa quercus) est un papillon qui apparaît vers la fin de l’été. Le mâle s’observe souvent en journée, volant à la lisère des fourrés d’un coup d’aile rapide, changeant fréquemment de direction.

Une anecdote à son sujet confiée par Robert K. dont le papa travaillait à l’Institut des Sciences Naturelles et étudiait alors les effets des phéromones sur les papillons mâles. Il avait ramené une chenille de Bombyx à son domicile, chemin du Puits, qui a donné naissance à un adulte femelle qu’il disposât dans une cage adaptée aux papillons, mais rien ne se passait, aucun prétendant ne se présentait. Il rangeat la boîte dans sa mallette pour se rendre à l’institut, empruntant, comme à l’habitude le train qu’il prenait à la gare de Calevoet.

C’est là qu’il fut subitement intrigué par le regard des autres passagers attendant le train : tous le regardaient avec étonnement. Il se rendit alors compte que les phéromones de sa femelle de Bombyx avaient agit et qu’une petite nuée de papillons mâles tournoyaient autour de sa mallette et de son trésor.  

Les papillons de nuit sont dix fois plus nombreux que ceux de jour. Aussi lorsqu’on trouve une chenille dans la nature, c’est neuf fois sur dix une chenille de papillon de nuit et un fois sur dix celle d’un papillon observable de jour…

 chronologie de la première apparition en année "normale"
(2007 a eu un mois d'avance !) des papillons observés à Uccle.

Il s’agit de l’apparition de la première génération, les papillons qui ont plusieurs générations disparaissant momentanément, le temps du développement de leur chenille, de sa transformation en chrysalide et réapparaissent à la naissance de l’imago ou papillon adulte. Ces indications peuvent aider à leur détermination.

 

début mars : Aurore, Petite Tortue, Paon du jour, Robert-le-Diable
avril : Tircis, Azuré commun, Azuré des parcs,
Piéride du Navet, Carte géographique
mai : Piéride du Choux, Piéride de la Rave, Vulcain,
Cuivré commun, Machaon
juin : Myrtil, Tristan, Belle-Dame, Sylvaine
juillet : Amaryllis, Hespérie du dactyle

Des mesures pour les papillons des villes 

Les jardins de la Région représentent le plus grand espace vert bruxellois. Si ceux-ci deviennent tous accueillants pour les papillons, c’est la biodiversité régionale qui en profitera. Les plantes exotiques sont décoratives, mais n’hébergent pas les insectes indigènes. Les jardins "propres et nets" sont souvent des déserts biologiques qui rendent la vie des insectes impossible. Un jardin géré d’une façon différente peut  devenir une réserve naturelle de quartier, pleine d’animation, de couleurs et de vie, et surtout un lieu de survie de la faune et de la flore sauvage.

Grâce aux habitants conscients de cette importance de l’accueil de la biodiversité au jardin, on rencontre paradoxalement plus de papillons en ville que dans certains villages des zones agricoles. Cela s’explique aisément par les pratiques de l’agriculture intensive qui recourent aux engrais et pesticides. 

Quelques mesures pour rendre votre jardin accueillant : 

* bannir les pesticides de son jardin. Les herbicides détruisent de nombreuses « mauvaises herbes » qui servent de nourriture aux chenilles des papillons. Une pelouse sans herbicide sélectif sera naturellement fleurie de Pissenlits, Trèfles, Lierre terrestre, et même de Cardamines dans les terrains frais. Les insecticides tuent directement les insectes, sans discernement. Tout en égayant notre environnement de leurs couleurs, les insectes pollinisent nos arbres et arbustes fruitiers et servent de nourriture aux oiseaux.   Les jardins sans pesticides participent ainsi directement au maintien de la biodiversité urbaine . 

Une « semaine sans pesticides » a été organisée pour la première fois en Wallonie cette année. Les jardiniers bruxellois sont tout autant concernés et nous espérons que cette initiative, française à l’origine, sera relayée par les autorités bruxelloises l’an prochain. 

* Choisir des plantes ornementales mellifères.

La floraison des plantes attire non seulement les insectes comme les abeilles et bourdons, mais aussi les papillons adultes qui trouvent sur les fleurs de la nourriture énergétique (le nectar) et protéinée (le pollen) qui sont nécessaires à leur reproduction et au développement des œufs. Quelques fleurs sont particulièrement attirantes pour nos papillons :
il y a bien sûr le Buddleia (le fameux arbre à papillons) qui devient vite envahissant et nécessite une taille sévère, annuellement, le presqu’aussi mellifère et attractif Solidage aux grappes de fleurs jaune or, les odorantes  Lavandes, les plantes aromatiques à fleurs allant du bleu au violet : Thym, l’Origan, la Sauge, les Menthes. Dans les plate bandes, on plantera des Primevères, Lobélias, Oeillets des poètes, Phlox, Dahlia, Giroflées, etc.   Parmi les plantes sauvages aux qualités ornementales, pourquoi ne pas laisser une petite place à l’Eupatoire chanvrine aux fleurs rosées, aux Séneçons, Reine des prés, et au Lierre ?
 

* Laisser une place à la nature sauvage,

un coin de jardin à l’abandon où quelques orties auront leur place et serviront de plantes hôtes aux chenilles de nos papillons colorés. Ne pas remplir immédiatement  les sacs verts lors du nettoyage du jardin. Les herbes séchées, les débris végétaux et les petites branches taillées seront stockées dans un coin du jardin pour permettre aux chenilles et chrysalides qui s'y trouvent peut-être de se mettre à l'abri ou de finir leur développement. Ces déchets seront ensuite compostés au jardin ou au centre régional de compostage qu’ils rejoindront par l’intermédiaire des sacs verts. 

* Le jardin sera encore plus attractif aux papillons et aux insectes en général si on leur offre le gîte pour l’hiver : un vieux lierre, un tas de feuilles mortes, un empilement de bûches de bois, sont autant d’abris hivernaux pour les insectes. On a ainsi découvert un magnifique paon du jour sous une litière de feuilles  lors du nettoyage du Kauwberg; il pourrait de même se cacher dans nos jardins…

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