Le 9 mars dernier le Secrétaire d'État à l'Aménagement du territoire Eric André, par ailleurs conseiller communal à Uccle et candidat bourgmestre faisait le point sur l'état d'avancement du PRAS. On pouvait lire dans "Le Soir" du 10 mars 2000: " Le PRAS scellera-t-il définitivement le sort du Kauwberg, à Uccle ? C'est le souhait du Ministre Eric André, qui, sensible aux revendications émises par les habitants sur sa terre promise, souhaite faire passer la totalité de cet espace semi-naturel en zone verte".

Les associations de défense de l'environnement ont accueilli cette information avec beaucoup de joie ... et de prudence, se méfiant des effets d'annonce et attendant la concrétisation de ces affirmations au travers du PRAS définitivement adopté par le gouvernement.

Deux mois plus tard le Ministre s'est engagé devant le Front commun de défense de la nature à concrétiser ses dires du mois de mars et à mettre plus de 100 hectares en zone verte dans la version définitive du PRAS. Outre le Kauwberg seraient aussi mis en zone verte: le plateau de la Foresterie (partiellement), le Moeraske sur lequel la SNCB faisait peser les pires menaces, etc.

Réjouissons-nous et restons prudents jusqu'à l'adoption du Plan Régional d'Affectation des Sols qui, dit-on, devrait être adopté pour la fin de l'année.

 KINFO ... silence radio depuis un an ... te revoilà enfin!

Les lecteurs du KINFO, les amis de SOS Kauwberg se sont sans doute interrogés sur "l'intermittence" avec laquelle paraissait la revue. Qu'ils reçoivent nos excuses pour la périodicité pour le moins irrégulière des parutions et notre assurance que ce numéro n'est pas le dernier de l'année.

Nous vous devons cependant quelques explications, le bureau de SOS Kauwberg a été plutôt perturbé l'an passé.

La première s'appelle Mina, fille de Laurence Jaumol, membre du bureau et heureuse maman de cette petite fille née un jour "poisson" tout au début d'avril 1999. Mina n'a pas autorisé sa maman à reprendre ses activités au sein de SOS Kauwberg avant ce printemps.

De sérieux problèmes de santé et une mise au repos pour la deuxième femme membre du bureau, indisponible pendant plus d’un semestre....…

Décidément l'été n'est pas favorable aux activistes de SOS Kauwberg.

Stéphane s'est ainsi trouvé très seul et ayant lui aussi d'autres centres d'intérêts qui ont pris le pas sur la mobilisation des quelques forces subsistantes.

Aujourd'hui nous nous réveillons et promettons d'être plus réguliers dans les parutions.

Marc De Brouwer qui a lancé notre site internet s'active aussi à récolter une série de documents et nous promet de vous proposer de nombreux articles géographiques, scientifiques et historiques sur le Kauwberg..

Le paysage du Kauwberg a été façonné par le temps et les activités humaines qui s'y sont déroulées. On peut ainsi découvrir le Kauwberg au travers d'une lecture historique des chemins, et reliefs largement artificiels.

Nous nous proposons dans ce numéro du KInfo de vous en brosser le tableau général, d'introduire le sujet.

Le relief du Kauwberg est fortement marqué par deux activités industrielles:

- la fabrication de briques et l'excavation de l'argile créant trous et monticules ainsi que la réalisation de terrasses pour le séchage des briques avant cuisson.

- l'exploitation du sable et le creusement de la carrière de Saint-Job ainsi que celle exploitée entre l'avenue Dolez et l'avenue Bonaparte appelée carrière Chevalier du nom de son propriétaire, qui extrayait encore du sable début des années septante avant de la remblayer petit à petit. Dans l'espace compris entre l'avenue Dolez et l'avenue Jacques Pastur l'ancienne carrière a été comblée par les déchets ménagers ucclois: c'était le "stut" qui cessa d'accueillir les "bacs" et poubelles au début des années soixante et fut reconverti en prairies.

Face au cimetière, aux points culminants du Kauwberg, autour des 100 mètres d'altitude, le sol est aussi marqué par des trous circulaires, souvent envahis de végétation. Ils ont été creusés par les troupes anglaises en 1945 pour y installer des batteries antiaériennes.

La végétation du Kauwberg est le résultat des activités humaines qui se sont déroulées autour des activités industrielles. En fait cette végétation n’a qu’une cinquantaine d’années puisque la culture pratiquement totale du Kauwberg pendant la guerre l’avait dénudé. La végétation s'est reconstituée peu à peu pour évoluer en certains endroits vers le stade d'équilibre ou climax forestier.

Parallèlement, le pâturage de vaches et moutons a empêché que la végétation ne se développe sur les prairies pâturées ou fauchées.

Dans nos prochains numéros du Kinfo, nous vous proposerons des textes et documents concernant ces différentes interventions humaines qui ont façonné le paysage du Kauwberg .

Ces mêmes textes et photos figureront ensuite sur le site internet http://www.kauwberg.net

Pour rendre ces textes et articles aussi intéressants et attractifs que possible nous faisons appel à tous ceux qui possèdent des documents et photos d'archives sur les événements et activités citées ci-avant.

Par exemple nous manquons à ce jour de documentation (photos, programme, affiches,...) sur le motocross qui s'est déroulé le 11 mai 1969 tout en nous souvenant qu'y ont participé les vedettes de l'époque, parmi lesquelles l'anglais Jeff Smith.

Contact: Annick Bernard ou Marc De Brouwer au 02 374 60 34.

Dans nos prochains numéros du KInfo nous développerons donc successivement ces différentes activités humaines qui ont marqué le Kauwberg de leur empreinte.

Nous aborderons les briqueteries dans le numéro de la fin de l'été, ensuite les carrières, les chemins, l'occupation militaire par les Anglais, et le motocross en dernier.

Souvenez-vous : en octobre 1995 les propriétaires des terrains du Kauwberg introduisaient une demande pour clôturer leur bien. La commission de concertation réunie en novembre 1995 précisa le type de clôture (genre clôture de pâture) qu’ils pouvaient utiliser, et leur interdisait de fermer le chemin face au cimetière, reconnaissant de ce fait l’existence trentenaire du dit chemin.

Les propriétaires ont contesté arguant de ce qu’aucun acte n’établissait l’existence d’une servitude à cet endroit. Estimant la décision de la commission de concertation basée partiellement sur un fait non reconnu légalement, les propriétaires ont cité la Région bruxelloise et la commune d’Uccle en Justice de paix.

La commune d’Uccle, par l’intermédiaire de M. Cools, Echevin de l’urbanisme, s’est adressée d’abord à la LAK pour lui apporter un soutien technique. La LAK a estimé que les propriétaires avaient le droit de propriété intégral sur leurs terrains et qu’il était donc normal qu’ils les clôturent. Ne trouvant pas là le soutien qu’ils espéraient les responsables communaux se sont alors adressés à l’ACQU et au Cercle d’Histoire et enfin à SOS Kauwberg.

C’est ainsi que SOS Kauwberg participe à l’action en justice de Paix, aux côtés de la Commune d’Uccle et de la Région de Bruxelles Capitale, l’ACQU et le Cercle d’Histoire, concernant l’utilisation des chemins du Kauwberg.

Les premières audiences entre les parties ont eu lieu en décembre 1999.

En février 2000, Madame le Juge de Paix est descendue sur les lieux pour apprécier l’existence des chemins, en compagnie des avocats des différentes parties (propriétaires, commune, région, ACQU, Cercle d’Histoire et d’Archéologie)

SOS Kauwberg a apporté son aide aux avocats de la commune et des associations en proposant des noms de témoins en fonctions de critères déterminés par les juristes. Ces témoins et témoignages sont ceux de nos lecteurs (rappelez-vous la page encartée dans le Kinfo 26 de novembre 1995) et des promeneurs rencontrés dans et autour du Kauwberg. Le nombre de témoins et la qualité de leurs témoignages ont nécessité trois journées complètes d’auditions. L’action juridique étant en cours nous nous limitons à ces informations et reviendrons sur le sujet dans un prochain K.INFO lorsque le jugement aura été prononcé.

En 1999 nous avons comme (presque) chaque année nettoyé le site , “ en respectant les chemins ”, comme il se doit. Comme vous le constatez sur la photo ce travail a permis de récolter un certain volume que les services de la voirie sont ensuite venus évacuer. En 2000, les circonstances ne nous ont pas permis de répéter l’opération. Rendez-vous en mars 2001 pour le prochain nettoyage.

3. PRAS II

Une fois de plus le bureau et le conseil d’administration de SOS Kauwberg ont dû mobiliser leurs énergies pour participer à une enquête publique. De nombreuses réunions internes ou en collaboration avec l’ACQU ou le Front Commun des associations de défense de l’environnement nous ont permis d’émettre un avis circonstancié. La revendication principale était bien entendu la mise en zone de verte du Kauwberg. Vous pouvez lire les détails de cet avis sur internet sur le site de Uccle.net: http://www.uccle.net

Globalement, les remarques émises lors du PRAS I n’ont pas été prises en considération pour élaborer le nouveau plan. Pire, les erreurs étaient plus nombreuses encore que dans la première version.

A ce jour, la CRD doit encore donner son avis. Ensuite, le PRAS II sera soumis à l’approbation du Conseil de la Région de Bruxelles Capitale.

Signalons que la commune d’Uccle ainsi qu’ECOLO ont largement relayé les idées de SOSK dans leurs avis rendus, qu’ils en soient remerciés.

4. Le Broek

En tant que partenaire de gestion, SOS KAUWBERG a continué à soutenir l’action de réhabilitation du site “ Het Broek ”, lancée par Dédée SPEEJTENS, au travers de deux actions d’aide à la gestion ainsi que l’aide apportée à Dédée dans ses démarches vis-à-vis de la Commune.

Marc de Brouwer, administrateur de SOS Kauwberg s’est chargé de la rédaction d’un toute boîte distribué dans le quartier. Vous en retrouvez l’essentiel dans ce KINFO. Notre « webmaster » ( textuellement le maître du site internet) se chargera ultérieurement d’un site consacré au BROEK, des liens seront créés entre ceux-ci.

5. Participation à la foire de Saint Job en 1999

Nous étions fort mal placés (stand de rappeurs voisin) et notre action de sensibilisation fut quelque peu écourtée. Nous avons ainsi décidé d’organiser un stand itinérant à la prochaine foire et y circulerons avec une charrette « champêtre ». Venez nous y saluer le 16 septembre prochain. (Nous lançons un appel à l’aide pour restaurer la charrette… merci de contacter le secrétariat).

6. Mise en zone verte - Gestion - Site internet

Comme le Secrétaire d’État Eric ANDRE s’est engagé à mettre le Kauwberg en zone verte, nous pouvons espérer gérer le site afin d’en garantir la biodiversité. Notre action consistera à mettre en avant la nécessité de la gestion du site.

Il est important que SOS Kauwberg se positionne comme gestionnaire potentiel du site s’il est mis en zone verte. Nos expériences (actuellement suspendues à la demande des propriétaires) de gestion du site et d’organisation d’animation pédagogiques et visites guidées sur le Kauwberg nous prédisposent à être les acteurs de la valorisation du Kauwberg. Il était donc important de manifester notre présence au travers des nouveaux médias. C’est ainsi que nous avons créé un site internet

7. Plaquettes de présentation du Kauwberg

Il nous en reste un stock important.

Éditée en 1991, la plaquette perd doucement de son actualité, tout en restant un outil pédagogique utile. Nous les vendons ainsi pour le prix dérisoire de 100 BEF et avons aussi décidé de participer à des lots de tombolas pour les écoles des environs en offrant des plaquettes sur le Kauwberg.

8. Soutien à la lutte contre l’incinération

Depuis le début SOS Kauwberg soutient les comités s’opposant à l’incinération des déchets, que ce soit à Drogenbos ou ailleurs. Des administrateurs de SOS Kauwberg sont par ailleurs actifs au sein de ces comités comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.

Le Kauwberg sujet d'étude dans l'enseignement secondaire à Uccle:

Le Kauwberg est cité dans le projet éducatif de l'Athénée d'Uccle II

Le « Broek » est le nom que porte actuellement la zone humide délimitée par la chaussée de Saint Job, la rue Basse et le Chemin des Pêcheurs. Il y a plus d'un siècle l'espace était occupé par l'un des plus Grands Étangs ucclois : l'étang Saint-Pierre, nommé aussi Etang de Carloo et Grand Etang sur certaines cartes où le Geleytsbeek portait encore le nom de Molenbeek (car il alimentait 11 moulins).

 La présence de squares aux carrefours de la chaussée de Saint-Job et de l'avenue de la Chênaie s'explique parce que l'actuel tracé de la chaussée de Saint-Job traverse l'ancien étang qui fut comblé vers 1925.

Ce projet fut retenu et primé par la Fondation Roi Baudouin et après des études scientifiques préalables, le projet est devenu réalité en 1997. Sa marraine, Dédée Speetjens, put compter sur l'aide du Cercle d'Histoire et d'Archéologie d'Uccle, de l'ACQU (Association de Comités de Quartiers Ucclois), de SOS Kauwberg, de scientifiques et de la Commune d'Uccle pour élaborer le projet et mener à bien la restauration du marais.

En septembre 1997 les premiers volontaires, des riverains du site, soutenus par des membres et le matériel de SOS Kauwberg, ont entamé une gestion écologique du Broek.

Leurs travaux sont depuis le début guidés par les indications et recommandations de scientifiques de l'Université Libre de Bruxelles et de la Fondation Roi Baudouin.

Malheureusement tous les propriétaires des parcelles constituant la zone humide n'ont pas donné leur accord et la gestion ne fut entreprise que sur un tiers du site.

La première phase des travaux accomplie en 1997 et 1998 consista en le nettoyage du marais qui avait servi de dépôt clandestin et de "steùt" (terme bruxellois pour décharge) à tout le quartier.

C'est dire si le travail accompli fut important : riverains, volontaires de SOS Kauwberg, mouvements de jeunesse, ont soustrait des tonnes de déchets divers du Broek. A la suite de ce travail une clôture écologique fut installée et un panneau informatif fut placé par la commune d'Uccle.

La deuxième phase, initialement prévue pour l'hiver 98-99, a été reportée d'un an et vient de se réaliser: l’abattage (après autorisation communale) de certains saules, le creusement d'une mare côté chemin des Pêcheurs et l'approfondissement et l'alimentation en eau de la mare
centrale.

Ces travaux se sont déroulés en décembre 1999 et début janvier 2000.

La concrétisation du projet de réhabilitation du Broek est maintenant effective.

Le temps que les mares soient envahies par la flore locale et les graines ou oeufs d'animaux apportés par les animaux visiteurs (hérons, canards, petits mammifères et batraciens), et un projet d'utilisation pédagogique du Broek pourra s'élaborer.

Aujourd'hui les actions de gestion, entretien et nettoyage, se poursuivent avec toutes les bonnes volontés. Le souhait des initiateurs de la réhabilitation du Broek est que les lieux soient gérés par les riverains.

 Contact : Dédée Speetjens, rue du Château d’Eau tél. : 02 374 05 69