K Info 46
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kinfo 46 - AUTOMNE  2002

Table des matières
(en minuscule les titres dont le contenu n'est pas repris sur ces pages)

Editorial …la notion de gestion fait son chemin 

Écho des journées du Patrimoine 

Promenade oiseau d’avril 2002

La corneille noire 

Enquête publique à la plaine du Bourdon

Agenda du Kauwberg : voir actualités

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Editorial - Septembre 2002
SOS Kauwberg continue à mobiliser pour la gestion du site
 

Ce numéro d’automne du Kauwberg Info est centré sur les oiseaux. Ces textes auraient dû paraître au printemps, mais l’actualité du « dé »classement- « re » classement du Kauwberg ont eu la primeur.

Nous reparlerons d’ailleurs du nouveau classement dans notre prochain numéro. Car, entre temps la Commune d’Uccle, concernée par le terrain qu’elle possède au Kauwberg a rendu son avis (favorable, bien sûr). Nous aurons eu le temps d’analyser plus en profondeur les textes de l’arrêté de mise en route de la procédure de classement.

Le mois de septembre a été fort chargé pour les bénévoles de SOS Kauwberg.
Car premier week-end après la rentrée rime avec fête des enfants à Uccle.
Nous y avions un stand animé de jeux en liaison avec la nature et l’environnement. Ces jeux étaient de trois natures différentes : tactile (savoir reconnaître fruits et feuilles d’arbre au toucher) , olfactif (reconnaître les odeurs de notre environnement, de nos aliments) et auditif (écouter le chant de quelques oiseaux et en découvrir l’espèce).

Le samedi suivant, nous étions à la foire de Saint-Job pour y faire signer la pétition réclamant la gestion du Kauwberg.

Notre insistance sur les besoins de gestion du Kauwberg qui concourent à la conservation de sa biodiversité ou à la restauration des milieux dégradés porte peu à peu ses fruits :

Les discours politiques concernant le Kauwberg intègrent cette nécessité pour la conservation du site. Dans le Wolvendael d’octobre 2002, notre journal communal officiel ucclois, l’Echevine de l’environnement, Chantal de Laveleye précise clairement que le Kauwberg a besoin d’un plan de gestion et que « Une intervention réfléchie de l’homme est donc nécessaire à la préservation de ce patrimoine vert exceptionnel ».

Le projet de classement du Kauwberg a aussi pour objectif de permettre (voire imposer) une gestion afin de rendre au Kauwberg toute la richesse qui était la sienne dans les années 1980. Nous étudierons plus en détail le contenu des annexes au projet de classement dans notre Kauwberg Info de l’hiver prochain. Nous vous proposerons aussi la carte des terrains et propriétés concernés par le classement. Cette carte indique aussi la future zone de protection du classement.

Le Kauwberg est repris dans le PRD en tant qu’espace vert à gérer. Nous en publierons les extraits dans le Kauwberg Info de cet hiver.

À suivre …

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Journées du Patrimoine

Une bonne centaine de visiteurs ont parcouru le Kauwberg dans le cadre des journées du patrimoine. Une découverte du Kauwberg où il était question ni de golf, ni de petits oiseaux, ni de plantes ou champignons … et qui enthousiasmat les participants qui ont pu lire le passé de leur région dans les signes visibles sur le Kauwberg :

Une histoire proche, les trous circulaires de batteries anti-aériennes,
Les chemins creux datant du moyen-âge,
La borne de la forêt de Soignes
Les anciens emplacements de fours à briques, les terrasses de séchage, des trous liés à l’exploitation de l’argile.
La carrière de saint-Job dernière sablière bruxelloise où le sable est encore visible.

Samedi la visite partait à 14 h.de la foire de Saint-Job.
Les participants eurent quelques difficultés à nous trouver, certains ne nous trouvèrent jamais …


Dimanche à 9 h une quinzaine de participants étaient au rendez-vous. Ce fut l’occasion pour Jane Geers de retrouver ce Kauwberg pour lequel elle a tant œuvré.


A 14 h. les néerlandophones étaient moins nombreux que la veille depuis Saint-Job. La visite guidé par Léo Camerlynck n’en était pas moins intéressante


A 16 h. , le monde était au rendez-vous : plus de 50 personnes pour un seul guide


A la carrière ce fut l’occasion d’expliquer aux mouvements de jeunesse présents le paradoxe de l’érosion de la sablonnière. C’est grâce à leurs jeux et à leurs piétinements que le sable est toujours visible ...

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Promenade oiseaux du 21 avril 2002-04-21

Nous avons cette année encore bénéficié des commentaires de qualité de notre guide Guy Rotsaert. Difficile de faire un texte continu de tous ces commentaires. Il nous a semblé plus intéressant de vous proposer quelques notes de promenades, des « brèves auditives ». Toutes ces sensations peuvent s’entendre sur le site du Kauwberg, mais aussi dans de nombreux jardins bruxellois.

Nous avons entendu ….

La petite chaîne de l’accenteur mouchet et ses notes qui s’enchaînent promptement (présent dans les jardins autour du site), dans les haies qu’il affectionne.

Pas de moineau auquel il ressemble.

Les deux notes diverses de la mésange charbonnière, cavernicole.

Les billes qui se cognent (le cri) et le chant rond et soutenu de la fauvette à tête noire qui nous a fait le plaisir de se laisser observer de longues minutes, de partir et de revenir se pavaner sous nos yeux. Cet oiseau affectionne les ronces et les lisières d’espaces boisés tel que le Kauwberg en offre de nombreux.

Le trrrrroglodyte dont le chant contient une trille, petit, mais vaillant chanteur .

Le tchiff-tchaff suivi du trru-trru du pouillot véloce rentrant d’Afrique dès le début mars.

La note, répétée sur différents rythmes de la sittelle, commune dans les parcs jusqu’en ville et présente au parc de la Sauvagère, mais pas sur le Kauwberg. Cet oiseau grimpe et descend avec aisance sur les troncs des gros arbres; c’est là qu’on se rend compte (avec soulagement) que le Kauwberg n’est pas encore une forêt

Les perruches à collier échappées en 1974 du parc Meli (il a laissé sa place à Kinépolis – gagne-t-on vraiment au change ?).

Le pigeon ramier qui roucoule en 5 notes : rou rou rou, rou rou (la forme domestique du pigeon bizet se trouve en ville, rarement au Kauwberg).

La tourterelle turque qui chante en 3 temps : rhou rhou, rhou.

Le pic épeiche qui toque (tac-tac-tac) sur les troncs et les branches.

Le pic vert qui rit (d’une façon bien plus ironique que la mouette. « rieuse » que ceux qui fréquentent la côte belge connaissent bien)

Le geai qui crie et investit la ville, jusqu’au parc Léopold.

La pie qui jacasse. Les populations, après une phase d’extension et un sommet numérique, semblent en phase de régression.

Le grand oiseau noir qui croasse à Bruxelles est généralement la
corneille noire. Le corbeau freux, très légèrement plus petit que sa cousine corneille, est très rare à Bruxelles, un peu moins en hiver.
Si l'on y prend garde, son cri ressemble fort à celui de sa cousine; le freux niche en colonies (ce sont les corbeautières).

Le grand corbeau (beaucoup plus grand que la corneille) a été réintroduit dans l'Ardenne et n'existe pas à Bruxelles. On accuse corneille et pies de s’attaquer aux passereaux. Cette prédation, qui existe depuis toujours, n'est probablement pas la cause principale du déclin d’oiseaux tels que le moineau. Les poussins de nombreuses autres espèces (merle, canards, etc.) sont victimes de ces prédations, on ne peut pas encore dire que merles et canards sont devenus rares. N'oublions pas non plus le rôle utile d'oiseaux comme les corneilles: charognards, ils se nourrissent aussi de cadavres d'animaux et évitent ainsi la propagation de maladies. Elles ont aussi intelligemment appris à se nourrir dans les poubelles des parcs, parfois même en ouvrant simplement les couvercles. Du coup il a fallu changer les modèles de poubelles pour empêcher leur pillage par les corvidés (famille des corneilles, geais, pies, etc.).

Le merle qui siffle, sûr de lui, à son aise alors que la fauvette à tête noire a le chant vif. Comme pies, geais et corneilles, le merle ne fréquente la ville que depuis peu … il y a une bonne centaine d’années cet oiseau craintif se cachait dans les bois pour éviter de s’offrir au menu des petites gens. La grive (à Bruxelles c’est surtout la grive musicienne qu’on entend) est dans le même cas. Aujourd’hui on rencontre l’un et l’autre jusque dans les parcs du centre de la ville.
Un petit rappel par un dicton historique : « faute de merle, on mange des grives », (à moins que ce ne soit le contraire, vous avez certainement rectifié) témoigne de l’intérêt qu’on portait à ces oiseaux à une époque pas si lointaine, où les protéines animales étaient rares et chères …. Ce que j’écris ici ne fera pas rire notre guide Guy Rotsaert qui parle oiseau et réfléchit aussi comme un oiseau. Il est bien sûr végétarien … ou granivore ?

Pas de pouillot fitis retenu par le mauvais temps au-delà du sud de la France

Pas encore de martinet, attendu pour début mai, ni de vaches attendues pour la même époque. Avec une différence cependant : si la date d’arrivée est la même, le martinet repart vers l'Afrique dès la fin du mois de juillet alors que les génisses resteront jusque fin octobre.
Le martinet est fidèle à son nid, bien haut sous les toits, qu’il (ré)occupe chaque année, chassant le moineau qui s’y serait installé en son absence. Il ne se pose jamais, si ce n’est pour nidifier.

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Suite aux questions soulevées lors de la promenade oiseaux d’avril 2002, questions récurrentes et posées à de nombreuses reprises) au sujet de la place que prennent les corvidés (pie, geai, corneille en ville), nous vous proposons un premier article de Betty Beys paru initialement dans le bulletin d’information de l’ASPERE, association de sauvegarde de l’environnement à Woluwé.

Rappelons qu'en Région de Bruxelles-Capitale toutes les espèces sont protégées (Ordonnance du 29/8/1991)

La Corneille noire

Un « oiseau de mauvais augure » ?

Toute noire y compris le bec, voilà bien le handicap de la Corneille noire; un oiseau noir est « présage de malheur » pour certains.
Ils l'appellent "corbeau", "oiseau de gibet" … et cherchent des tas de raisons pour la fustiger: elle pille les nids des petits passereaux, s'attaque même aux canards, envahit nos villes, crève les sacs poubelles, son cri est affreux,…

Dédaigneuse ?

Heureusement, ces critiques n'entament pas la sérénité de notre héroïne. Fière de son plumage d'ébène aux reflets métalliques, elle se dandine dans les parcs, les rues, sur les toits des immeubles, seule ou en bande.
La corneille est déjà un oiseau imposant, avec une envergure qui peut atteindre 1 m., une taille de 46 cm environ, un poids de ± 500 g, et un bec puissant, son outil principal pour déchirer, percer, couper, déterrer.
Son croassement peut prendre différentes inflexions et est souvent répété 3 ou 4 fois.
Le vol battu paraît lourd et lent, mais sa vitesse peut atteindre 50 km/ heure. On observe la Corneille noire toute l'année: c'est un oiseau quasi sédentaire.

Courageuse !

La corneille n'hésite pas à houspiller un rapace comme la buse ou l'autour, son pire ennemi. Elle fonce sur lui et le pique, pour le chasser de son territoire ou… par jeu ? Ce comportement n'est pas rare, on l'observe même en ville.

Débrouillarde

La corneille est omnivore, elle tire parti de tout pour son menu: céréales, pommes de terre, verdure, fruits, insectes, limaces, mollusques, batraciens, petits mammifères et oiseaux affaiblis, œufs, cadavres (notamment sur les routes) et DECHETS.

Parents exemplaires

Les couples restent unis de nombreuses années. Vers la mi-mars, ils construisent un nid dans le haut d'un arbre, avec vue dégagée. 5 œufs y sont pondus début avril et éclosent après environ 18 jours. Pendant les 15 premiers jours, les poussins reçoivent une nourriture animale. Les jeunes corneilles quittent le nid après 4 à 5 semaines. Il n'y a en général qu'une seule ponte par an.

Ses ennemis:

Autour, faucon pèlerin, grand duc, martre, renard, les chasseurs, certains agriculteurs,…

Des reproches non mérités

Si son instinct parental la pousse à quelques rapines dans les nids de petits passereaux, c'est qu'elle n'a pas trouvé suffisamment d'insectes et autres bestioles pour nourrir ses jeunes; or elle doit mener à bien son unique nichée. Comme pour la pie, les pelouses aseptisées (bien rases et pulvérisées aux pesticides) de nos parcs et jardins sont vides de sauterelles, hannetons et autres mets succulents. De plus, les nids pillés sont à portée de bec, mal dissimulés dans des arbustes horticoles. De toute manière les passereaux victimes du pillage feront généralement une nouvelle couvée.

Si la corneille "pullule" à certains endroits de la ville, cherchez le coupable: celui qui a déversé des déchets, jeté du pain en surabondance aux canards, sorti ses sacs poubelles beaucoup trop tôt ou mal fermés, …

A la campagne, c'est la concentration de nourriture, constituée par les monocultures, qui attire les bandes de corneilles. Et comme l'homme (souvent les chasseurs) mène une lutte forcenée contre ses prédateurs que sont les rapaces, les "mordants", le renard…! D'ailleurs, y a-t-il vraiment pullulation ? Dans la Région de Bruxelles-Capitale, des comptages, de 1992 à 1997, ont montré que l'espèce était stabilisée.

Constatez plutôt le rôle d'éboueur qu'elle remplit:
- en ville et dans les décharges où elle fait concurrence au rat d'égout,
- le long des routes, où elle enlève hérissons, lapins, oiseaux, … écrasés par les voitures,
- dans les campagnes où le coup de fusil d'un chasseur a blessé à mort un lièvre ou un faisan.

Constatez aussi le rôle d'insecticide ou de rodenticide (destructeur de rongeur NDLR) naturels qu'elle est capable de jouer. Et même, en ville là où les prédateurs sont rares et la nourriture anormalement abondante, n'a-t-elle pas un rôle dans la régulation de certaines espèces ?

Curieuse, débrouillarde, ingénieuse, douée d'une faculté d'adaptation étonnante, plutôt drôle, la Corneille noire a sa place dans les écosystèmes, aussi bien citadins que campagnards. Elle est parmi les espèces les plus évoluées sur les plans sociaux et familiaux. Amusons nous à observer cet oiseau passionnant.

Betty Beys

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Enquête publique à la Plaine du Bourdon

SOS Kauwberg a participé, et est intervenu, dans le cadre de l’enquête concernant un projet de lotissement de la plaine du Bourdon. Ce lotissement s’articulait autour d’une station d’essence Total-Fina présentée comme devant remplacer celle tenue depuis plus de 25 ans par la famille Bascones à la place de Saint-Job.

Le projet empiétait sur la zone verte du PRAS. Cette zone verte se justifie d’autant plus qu’elle doit concourir au maillage vert de la vallée, servir de chemin de gagnage aux chauves-souris (entre le Keyenbempt et le Kinsendael). Pour cette raison, nous espérons que le réseau Natura 2000 inclura la plaine du Bourdon.

De plus le propriétaire envisageait la zone verte comme zone de parkings que l’on pouvait minéraliser (rendre le sol impropre au développement de toute végétation).

Ces arguments que nous avions avancés ont été repris dans l’avis de la commission de concertation qui a rejeté la demande