EVALUATION BIOLOGIOUE-ECOLOGIOUE
L'évaluation biologique-écologique est faite à partir de
la carte phytosociologique. Elle repose sur l'hypothèse d'interprétation suivant
laquelle une unité du paysage écologique est d'autant plus valable que, par exemple, sa
richesse en espèces végétales et/ou animales, le nombre d'espèces rares qu'elle
renferme, sa représentativité ou qualité biolgique, sa vulnérabilité sont plus
élevés.
La carte d'évaluation (carte n°4) présentée ici est la carte
proposée par TANGHE (1987b). Nous avons en effet estimé qu'elle était toujours
d'actualité. Ceci découle essentiellement de la valeur intrinsèque du site, même si la
valeur peut évoluer dans une moindre mesure pour des raisons de changement d'affectation.
Ainsi, par exemple, il y a une zone pour laquelle il conviendrait peut-être de modifier
la cote d'affectation: il s'agit de la prairie située à l'Est du site et occupée par
les animaux de Monsieur Friar depuis quelques années. Bien que cette personne n'amende
qu'irrégulièrement ce terrain, des relevés phytosociologiques obligeraient peut-être
à faire baisser d'une unité la valeur de cette prairie (de 3 à 2).
La plupart des groupements herbacés du site sont relativement peu vulnérables à
l'impact des activités humaines, en particulier le piétinement extensif, le pacage et la
fauche, tout en offrant une flore relativement riche et même un nombre appréciable
d'espèces rares pour la région bruxelloise. Il est évident que les groupements
végétaux considérés comme les plus valables, compte tenu du contexte régional, sont
les pelouses silicicoles sèches et le complexe marécageux neutrocline, tout aussi
caractéristiques des paysages ancestraux et aussi fragiles l'un que l'autre. Ces deux
zones méritent donc une gestion prioritaire.
Il faut signaler également que même si cette carte
d'évaluation a été au départ élaborée en fonction de critères purement
floristiques, elle garde jusqu'à preuve du contraire, toute sa pertinence par rapport aux
intérêts zoologiques. Bien sûr, il serait très intéressant de développer des
inventaires précis concernant de nombreux groupes animaux (invertébrés notamment), mais
la lecture des données présentées dans le chapitre consacré à la faune du site montre
que des espèces animales intéressantes se retrouvent notamment dans des zones de valeur
élevée sur la carte. C'est par exemple le cas pour la zone humide (valeur 5) qui
accueille les trois espèces de sauterelles du site (dont Conocephalus dorsalis), de toute
la zone centrale semi-boisée du site (valeur 3) qui accueille quelques passereaux
inréressants pour l'avifaune bruxelloise (la linotte mélodieuse notamment, Carduelis
cannabina) ou encore de toute la zone semi-boisée longeant l'avenue de la Chênaie (et
comprenant la pelouse silicicole ).
Bien sûr, si on devait établir, après enquête plus approfondie, une carte
d'évaluation faunistique, il n'y aurait pas recouvrement intégral. Ainsi, nous pouvons
déjà dire que la zone de potagers ceinturée d'arbres et d'arbustes au nord du site
(valeur 1) est très intéressante puisqu'elle accueille plusieurs espèces de fauvettes.
L'attrait de cette zone pour ces espèces est d'ailleurs plus lié à une structure
hétérogène de la végétation qu'à sa composition.
De même, la petite prairie située non loin de là, contre le chemin qui descend vers la
chaussée de Saint-Job (prairie de valeur 1, appelée 'prairie à verge d'or' sur la carte
proposant les mesures concrètes de gestion) est très attractive pour de nombreux
insectes butineurs (lépidoptères, syrphes, ...), de par l'abondance notamment de la
verge d'or, espèce mellifère.
Nous pouvons conclure que l'intérêt du Kauwberg du point
de vue faunistique est lié à l'intérêt phytoécologique, puisque c'est avant tout la
diversité des milieux qui permet à une grande variété d'espèces animales et
végétales de s'installer.