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Occupation actuelle du site par les différents usagers

Avant de présenter les différentes propositions concrètes de gestion et d'aménagement du site, il nous paraissait important de parler en quelques mots des différentes activités qui ont lieu sur le site. Nous n'avons pas la prétention d'être exhaustif mais nous avons essayé de présenter toutes les activités portées à notre connaissance et qui jouent un rôle dans la vie du plateau.

Cette partie a été élaborée suite à de nombreux contacts oraux avec une série de personnes impliquées de près ou de loin dans la vie du Kauwberg et complétée par des données bibliographiques. Nous profitons d'ailleurs de l'occasion pour remercier toutes les personnes qui ont aimablement collaboré à notre travail

Les activités d'élevage

Six personnes ont l'autorisation des différents propriétaires d'élever quelques animaux domestiques. Il s'agit d'autorisations écrites mais sans contrat de bail, excepté pour Monsieur Favaits qui est lié par un bail à ferme et Madame Dussart qui paie un loyer symbolique pour un des terrains qu'elle occupe, celui appartenant au Ministère des Finances

Monsieur Favaits élève chaque année une quinzaine de génisses BBB (race blanc bleu belge) qu'il fait pâturer d'avril à novembre (plus tôt s'il y a de la neige) sur la grande prairie qui occupe sans interruption l'ouest du Kauwberg. Ce fermier de Halle vient régulièrement visiter son cheptel. C'est Monsieur Rétif (qui habite avenue de la Chênaie) qui se charge de fournir à boire aux animaux. Le terrain est amendé par des engrais à base de potasse et de phosphore une à deux fois par an. Monsieur Favaits a deux sources d'ennui sur ses prairies: certains chiens qui passent les clôtures et s'en prennent régulièrement aux vaches et la détérioration des clôtures par vandalisme surtout dans le nord de l'avenue de la Chênaie (près de la voie de chemin de fer).

Monsieur Delsoir élève depuis 1986 une dizaine de moutons Hampshire x Suffolk dans une petite prairie humide longeant la chaussée de Saint Job (du côté ouest du chemin descendant vers la chaussée). Les animaux sont en principe là toute l'année mais sont parfois aussi mis sur une autre prairie en dehors du site. La prairie n'est pas amendée. En hiver, les animaux reçoivent un complément de granulés et de foin. Monsieur Delsoir a récemment modifié l'écoulement des eaux de ruissellement qui descendent sur le chemin en les déviant vers la zone marécageuse du côté est. Un important problème d'érosion de la carrière fait que lors de certaines grosses pluies, du sable descend également ce chemin et atterrit près de la chaussée. Avec la déviation effectuée par Monsieur Delsoir, l'eau et le sable se répandent dans la cariçaie dont la valeur écologique est élevée. Le Service des Monuments et Sites a demandé à cette personne de rétablir le cours initial du chemin. Il n'en reste pas moins qu'une solution doit être appliquée pour stopper ou en tous cas freiner l'érosion de la carrière et sa conséquence, l'écoulement de sable vers la chaussée de Saint Job. Nous proposons plusieurs solutions face à ce problème

Madame Hubert élève quelques poneys sur la prairie située dans le nord-est du site. La prairie n'est pas amendée et les animaux sont présents irrégulièrement sur le site, et ne pâturent pas en hiver (Madame Hubert exploite un club de poneys chaussée de Waterloo).
Deux fois par an, une personne vient faucher les orties (Urtica dioica) qui sont laissées sur place. Il y a dans la prairie occupée par ses poneys quelques vieux pommiers ayant anciennement fait partie d'un verger et qui mériteraient d'être taillés régulièrement (tous les 5 ans par exemple).

Monsieur Friar élève un cheval, une ânesse et un ânon sur la prairie située contre l'avenue Dolez, derrière les jardins potagers. La prairie est amendée un fois tous les deux ou trois ans (potasse, phospore), sauf sur une petite partie située en face de la mare et qui est d'ailleurs riche en mauve musquée (Malva moschata), et est occupée toute l'année par les animaux qui reçoivent en hiver un complément de nourriture acheté dans le commerce. Les orties qui ne sont pas broutées par les animaux à l'état frais sont fauchées deux fois par an par Monsieur Friar. Après quelques jours, les animaux mangent ces orties fanées. Il s'agit à nos yeux d'un moyen de gestion très écologique de limitation des massifs d'orties! Une mare a été recreusée dans le coin nord-est (derrière les potagers) il y a 5 ans et a été entourée d'une clôture. Cette mare présente un intérêt didactique important mais sa création a eu comme corollaire de limiter les possibilités d'abreuvement pour les animaux qui doivent recevoir de temps à autre un complément d'eau. Monsieur Friar se plaint du vandalisme fréquent (personnes qui escaladent sans scrupules les clôtures et traversent la prairie ).

Monsieur Gouzée occupe depuis 13 ans la prairie située juste au sud de la précédente, dans le triangle formé par l'avenue Dolez, le chemin nord-sud et le chemin est-ouest du Kauwberg. Sept poneys et un lama occupent le site en permanence. Une petite partie de la prairie (contre la haie de noisetiers) est soustraite au pâturage pendant la majeure partie de l'année, les animaux n'y sont mis que pendant deux mois (mars et avril) pour laisser reposer le reste de la prairie. La prairie est amendée tous les deux ans (potasse, phosphore). Monsieur Gouzée apporte chaque jour de l'eau pour ses animaux (3x25 litres) car il n'y a pas de possibilités d'abreuvement. Il a aussi régulièrement des problèmes de vandalisme de clôture. Signalons que cet occupant a effectué un énorme travail de remise en état de cette prairie pendant les premières années qui ont suivi son arrivée. La parcelle était devenue un dépotoir après le passage de l'occupant précédent. De plus, Monsieur Gouzée se charge spontanément de tailler les rejets de sureau (Sambucus nigra) et de saules (Salix caprea) qui repoussent rapidement le long du chemin descendant vers l'avenue Dolez. Enfin il taille chaque année la grande haie de noisetiers surtout du côté de sa prairie (taille des branches âgées).

Enfin Madame Dussart élève depuis de nombreuses années plusieurs chevaux sur les prairies situées au sud du site. Madame Dussart demande chaque année les services d'un fermier pour faucher certaines parties de ses prairies et ainsi constituer une réserve de foin pour ses animaux en hiver. Il est évident que la fauche d'un partie de ces anciennes prairies non amendées permet le maintien d'une flore diversifiée et caractéristique

Les activités de culture maraîchère (potagers) et d'arboriculture fruitière

Deux zones principales sont réservées aux jardins potagers. Celle située le long de l'avenue Dolez est la plus ancienne (elle est déjà mentionnée sur les cartes des années 1950).

Ces jardins établis à l'endroit d'une ancienne décharge fournissent de très beaux légumes, ils sont fréquentés par des personnes habitant en face ou à proximité. Les déchets végétaux non désirés sont mis en tas près de la mare, ce qui n'est évidemment pas la meilleure solution du point de vue écologique. Certains usagers enrichissent leur terre avec les crottins et la paille venant de la prairie occupée par les chevaux de M. Hoed (Kauwberg II). Ces potagers ont évidemment une valeur sociale indiscutable pour ces habitants (délassement, plaisir de cultiver, contact avec la terre ).

La deuxième zone est située au nord du site contre la voie de chemin de fer. Elle est depuis quelques années (voir cartes 1 et 2) en voie d'abandon et colonisée par une végétation de type friche rudérale. Cet abandon semble avoir plusieurs origines: le terrain est moins facile à surveiller (il n'y a que deux maisons en face), la population qui investit du temps pour cette activité est surtout âgée, la terre serait plus argileuse et moins facile à cultiver. Nous proposerons 2 possibilités d'affectation pour cette zone.

Il existe aussi un petit potager dans la prairie de Monsieur Gouzée (et utilisé par lui): cette surface a diminué par suite de la transformation d'une partie en prairie pâturée.

Pour être complet, il faut mentionner quelques reliques de vergers disséminées sur le site. Comme nous l'avons signalé plus haut, il reste quelques arbres fruitiers (pommiers) dans la prairie occupée par les poneys de Madame Hubert; quelques pommiers poussent également dans la zone semi-boisée longeant l'avenue de la Chênaie (contre la 'lande à genêts') et enfin, il existe encore quelques arbres fruitiers dans les potagers de l'avenue Dolez.

Il nous faut aussi dire un mot des activités de cueillette. Une des attractions du Kauwberg au mois d'août et de septembre est la production en quantités importantes de framboises et de mûres dans les divers ronciers. On les trouve surtout dans le Sud du Kauwberg ('lande à genêts') et dans le centre (entre la prairie occupée par les vaches de Monsieur Favaits et la zone boisée clairiérée).

C'est une activité importante et agréable qui se déroule souvent en famille.

Les activités de loisirs et de détente

Un très grand nombre de personnes viennent sur le plateau pour se détendre et 'changer d'air'.

Tous les jours et pendant toute la journée, de nombreux particuliers viennent promener leur chien (souvent des grands chiens): beaucoup d'entre eux arrivent en voiture, se parquent sur le petit parking longeant le cimetière d'Uccle et font une courte promenade avec leur animal. C'est surtout dans la grande prairie non pâturée du sud du site que les propriétaires laissent courir leur animal. Ces grands chiens non tenus en laisse provoquent des dérangements certains au moment de la nidification des oiseaux au mois d'avril et mai. Nous avons vu que certains d'entre eux dérangent également les vaches de Monsieur Favaits.

Les week-end, des troupes de scouts et de louveteaux venant de divers points de l'agglomération bruxelloise choisissent le Kauwberg pour y organiser certaines de leur activités de plein air. Pendant les vacances d'été, des groupes de personnes y viennent le soir et la nuit pour passer un bon moment ensemble et malheureusement souvent, y allumer des feux autour de la carrière. Certains laissent traîner sans aucun scrupule leurs déchets sur le lieu des réjouissances. il faut signaler qu'un important travail de ramassage des divers déchets abandonnés sur le plateau est effectué spontanément par les divers amoureux et amoureuses du site et principalement par les personnes militant dans les associations de défense du site. De même, plusieurs des personnes élevant des animaux sur le plateau nous ont appris qu'ils se chargeaient eux-mêmes d'éliminer les sacs poubelles que des gens plus scrupuleux déposaient en bordure du site (à une des cinq entrées) après leurs festivités. Il seraitintéressant de pouvoir compter à l'avenir sur la commune pour ce ramassage en bordure du Kauwberg

A côté de ces activités régulières se déroulent plus sporadiquement d'autres activités, notamment le vélo tout-terrain et le tir à l'arc. Seules quelques personnes (des professionnels) viennent s'entraîner sur le site et ont l'autorisation des propriétaires. Ils ne constituent apparemment pas un réel danger pour les autres usagers du site, même si diverses plaintes auprès de la police ont déjà été déposées à ce sujet.

Aujourd'hui, la pratique ou vélo tout-terrain n'est pas envahissante et est sans doute limitée naturellement par le passage d'autres usagers piétons

Les activités pédagogiques

Comme nous le savons déjà, le Kauwberg possède une richesse de biotopes découlant notamment de la nature du sol (en particulier de sa texture et de son humidité) et des anciennes affectations du site. C'est donc un véritable laboratoire de biologie à ciel ouvert pour la découverte et l'étude des plantes et des animaux sauvages, très près du centre urbanisé. La présence d'animaux domestiques participe bien évidemment aussi au rôle éducatif du site en rapprochant dans le temps et dans l'espace les citadins de la campagne

Un nombre important de classes (primaires et secondaires) fréquentent le site pendant la journée, dans le cadre d'activités de découverte de la nature. Ces classes viennent essentiellement de la commune d'Uccle, notamment: de l'Ecole du Merlot, de l'Ecole du Val Fleuri et de l'Ecole Saint-Joseph, cette dernière ayant même constitué en 1988 un petit dossier .sur le site avec des propositions d'affectation !

Dans cette même optique, une série de balades à thème pour grand public (les insectes, les arbres, etc.) sont organisées tout au long de l'année par les associations de défense du site. Des travaux pratiques en écologie végétale pour certains étudiants du supérieur (étudiants de licence en Botanique et du grade d'Ingénieur agronome) sont organisés chaque automne par le professeur Tanghe de .l'U.L.B.. Des activités de découverte de la nature par l'association Tournesol-Zonnebloem ont également lieu assez régulièrement sur le site pendant toute l'année (mais surtout au printemps et en automne). Elles s'adressent à des classes du primaire et du secondaire. Cette association propose également quelques documents didactiques permettant de mieux faire connaissance avec les diverses richesses du site.

Toutes ces activités ont évidemment un rôle primordial d'éducation, surtout pour nos jeunes citadins qui ont de moins en moins l'occasion de pouvoir apprécier les beautés, les odeurs et les sons que la nature nous offrent.

Comme le signalait le Professeur Duvigneaud, le Kauwberg renferme aussi un grand nombre d'espèces végétales dont on a oublié les vertus médicinales et qui ne demandent qu'à ce qu'on ne s'y intéresse. Ce serait d'ailleurs un très beau thème à exploiter pour les écoles et les visites guidées.

Les activités artistiques

Il y a quelques années, un artiste bien connu et amoureux du Kauwberg venait s'inspirer et peindre sur le site: c'était bien sûr Léon Meganck. Il nous a livré quelques oeuvres impressionnistes pleines de poésie.

A côté de lui, d'autres sont venus peindre et dessiner sur le site et c'est heureusement toujours le cas actuellement. Cette activité semble pourtant en régression, probablement à cause de la fréquentation plus intense du site.