carte d'affectation
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carte n°5

Carte d'affectation
(voir carte 5)

De la carte d'évaluation biologique-écologique établie par TANGHE (1987b)(carte 4), découle un plan général d'affectation du site qui fait appel à deux concepts théoriques appropriés: d'une part à la notion de fonction de l'environnement naturel (VAN DER MAAREL & DAUVELLIER, 1978), d'autre part à ce qu'on appelle le modèle d'ODUM (1969).

Suivant le premier concept, l'environnement naturel exerce quatre fonctions: production, support, régulation et information.

Dans son état actuel, le Kauwberg peut les assumer toutes, suivants une certaine organisation de l'espace pour laquelle on peut se référer au modèle d'ODUM. Ce modèle théorique propose une utilisation de l'environnement naturel par l'homme suivant quatre compartiments.

Appliqués au Kauwberg (TANGHE, 1987c) ces concepts permettent de prévoir:

- Un compartiment de protection, pour le marais, la pelouse sèche sur sable (zones en bleu clair sur la carte d'affectation) ou ce qui reste de la lande à bruyère autour de la carrière. C'est le compartiment 'réserve naturelle' susceptible d'exercer les fonctions d'information. Ces endroits seront privilégiés lors des diverses formes d'éducation à la nature en prenant soin de ne pas en abuser, notamment par un piétinement excessif. De plus ces zones peuvent très facilement servir comme centres d'intérêts pour des recherches scientifiques (étude de certaines populations d'espèces rares comme la valériane rampante (Valeriana repens) présente dans le marais, notamment celle déjà entreprise par le professeur Lefèbvre sur l'amélioration génétique de cette plante comme plante médicinale).

- Un compartiment de production biotique (zone en jaune) pour la ceinture de jardins potagers sur les terres valables et même susceptibles d'être étendues. Comme nous l'avons signalé, produire ses propres légumes, c'est d'abord un plaisir et un délassement, un besoin de nouer un contact avec la terre. Nous avons vu que cet espace est partiellement en voie d'abandon dans le nord du Kauwberg: nous proposerons des solutions pour y remédier. On peut dénommer cet espace vert de 'production-loisir'.

- Un compartiment urbain réservé à l'habitat résidentiel et dont l'extension doit être limitée à ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire à la périphérie (zone en rouge). C'est donc la fonction de support 'dure', destructrice de l'environnement naturel. .

- Et enfin, un large compartiment de compromis. Ce compartiment correspond à la zone relativement peu sensible à l'impact humain et qui est réservée simultanément et sans interférence à la production (herbagère, de fruits sauvages comme les framboises, de vergers, de plantes médicinales,..., en vert clair), à la récréation (promenade du chien, jeux des scouts et louveteaux, sports, repos, donc des activités relatives à la fonction de support 'douce', zones en vert clair et foncé, zones en orange), à l'éducation-nature et la recherche scientifique, ainsi qu'à l'expression artistique, ces trois dernières activités concernant la fonction d'information.

Pour être complet, il faut également souligner un autre rôle important joué par le Kauwberg et plus particulièrement par la large zone de compromis, celui de régulation, puisque par son volume de verdure, le Kauwberg joue le rôle de tampon climatique (filtration des poussières et polluants, humidification et oxygénation de l'atmosphère). De plus, le Kauwberg joue un rôle de régulation de la circulation de l'eau sur le plateau en absorbant la plus grande partie de l'eau de pluie et en la relâchant petit à petit, sous forme de suintements.

On débouche donc sur la conception d'un espace vert polyvalent, ou p1urifonctionnel, c'est-à-dire qui permet d'assumer simultanément plusieurs fonctions et ceci pour les besoins du plus grand nombre. Il va de soi que si l'on néglige l'aspect écologique de l'aménagement du Kauwberg, alors l'espace vert cesse d'exister par ses valeurs intrinsèques et devient unifonctionnel, ne servant plus qu'au support des activités d'une minorité.